La Planète des Symbiotes

Suite à ses débuts dans Amazing Spider-Man #300 de David Michelinie et Todd McFarlane, Venom est devenu de plus en plus populaire, multipliant les apparitions dans la série de l'Homme Araignée avant de devenir le (anti-)héros d'une longue suite de mini-séries dans les années 90. Dans ce contexte de surexposition des symbiotes (il y a eu notamment le méga-crossover Maximum Carnage en 1993), Marvel a fini par dévoiler les secrets de l'extraterrestre uni à Eddie Brock dans une saga en 5 parties publiée en 1995 dans autant de Super Specials (l'équivalent des annuals de la famille de titres de Spider-Man). 

Onze ans après sa première apparition dans les Guerres Secrètes, c'est donc dans La Planète des Symbiotes que les lecteurs ont appris comment le symbiote de Venom s'est retrouvé sur le Battleworld du Beyonder. L'alien fait partie de la race conquérante des Klyntar, mais il a été taxé d'hérésie par les siens parce qu'il entretenait avec ses hôtes des rapports d'infinité plutôt que de domination. Contrairement à celui de Venom, les autres symbiotes épuisent les corps qu'ils partagent, tels des vampires. 

Cette information est donnée dans le troisième épisode d'une aventure qui s'étire péniblement. David Michelinie a écrit les cinq chapitres en imaginant une invasion de la Terre par les symbiotes, qui ont fini par retrouver la trace de l'exilé. L'idée n'est pas mauvaise, le traitement beaucoup moins. L'exposition est longuette (le premier chapitre avec la Chose n'apporte pas grand...chose), les dialogues sont un peu lourds et le dernier acte en rajoute dans la surenchère en donnant à Carnage la taille d'un kaiju après absorption d'une armée de symbiotes. 

Graphiquement, ce n'est également pas la joie. Cela commence très mal avec Dave Hoover et Joe St. Pierre (ouch), ça s'améliore un peu avec Kyle Hotz (très à l'aise dans l'hommage à Giger sur la planète des symbiotes) et Darick Robertson (même s'il a fait mieux et que l'encrage est un peu gras) et je suis partagé sur le dernier chapitre (le style de Steve Lightle est intéressant, mais plus sur l'aspect horrifique que sur l'action spectaculaire).

Bref, je comprends pourquoi je n'avais pas relu ce Marvel Mega depuis la fin des années 90...