Ne tolérez aucun rival...

Après un détour par la série Star Wars : Dark Times que je n'ai pas vraiment trouvé adapté au concept de cette collection Panini à petit prix, Dark Vador reprend la place qui lui revient pour ce quatrième volume qui réédite la mini-série Dark Vador et la Prison Fantôme, publiée à l'origine aux Etats-Unis entre mai et septembre 2012. Un titre signé par le scénariste Haden Blackman, un habitué de cet univers, aussi bien en bande dessinée que dans le domaine des jeux vidéos, qui propose souvent des intrigues intéressantes...

Avec La Prison Fantôme, Haden Blackman a continué d'exploiter une veine très sombre (comme dans Mission Fantôme, voir le premier album de La Légende de Dark Vador), adaptée à la période de la Purge Jedi et de l'Avènement de l'Empire. Dans cette histoire, l'Empereur est la cible d'un coup d'état fomenté par un officier formateur, pourtant fidèle à l'Empire mais peu satisfait des méthodes de Palpatine et de Vador. Le général Gentis est aussi fatigué que dégoûté de voir que ses élèves, qu'il considère comme ses fils, ne sont considérés que comme de la chair à canon dans l'inexorable avancée de l'Empire (et n'oublions pas que Vador a toujours sa façon à lui d'accepter les excuses de ses subalternes). 

Le récit est raconté du point de vue de Laurita Tohm, un cadet défiguré (suite à une explosion lorsqu'il était enfant) fraîchement promu au rang de lieutenant. Le jeune homme devra décider à qui va sa loyauté, ses anciens frères d'armes ou l'Empereur et son sombre serviteur. Le déroulement de la première partie est assez classique, ce qui laisse le temps aux auteurs de bien poser leurs personnages (dont le Moff Trachta, devenu plus une machine qu'un homme à l'instar de Vador) et de faire monter progressivement le suspense jusqu'à ce que le coup d'état éclate. 

Malgré quelques petites lenteurs (et une partie graphique signée Agustin Alessio un peu rigide et pas très bien mise en valeur par une colorisation très froide), l'histoire concoctée par Haden Blackman est prenante, avec une caractérisation subtile, toute en zone de gris. Les enjeux de La Prison Fantôme sont bien dosés, en révélant par exemple un secret des Jedi jusque là très bien gardé, avant l'explosive bataille finale.