Une légende peut conquérir des galaxies entières...

Les volumes 5 et 6 de la collection La Légende de Dark Vador rééditent les deux mini-séries écrites par le scénariste Tim Siedell pour Dark Horse Comics...et comme je l'ai précisé dans mon précédent billet, la deuxième, dernier récit publié sous la bannière Star Wars : Darth Vader (avant que l'éditeur au Cheval Noir perde les droits de la Saga des Etoiles), est plus intéressante que le très moyen Le Neuvième Assassin. 

Pendant la Guerre des Clones, un soldat clone est laissé pour mort sur le champ de bataille et en vient à nourrir une haine farouche envers les généraux Jedi qui l'ont abandonné. Des années plus tard, il vit de maigres ressources, jusqu'à ce qu'il entende de nombreuses histoires sur un grand guerrier. Même s'il faut faire le tri entre la réalité et la légende (terme qui revient souvent dans cette série d'albums), le clone pense alors qu'il a enfin trouvé le leader qu'il a suivi depuis le commencement...Dark Vador !

Illustré par le très bon Gabriel Guzman (Star Wars : Dark Times), Terreur dans les Ténèbres ne fait pas de Vador le personnage principal (il n'est pas non plus ici le plus loquace) mais contrairement à l'arc narratif de Dark Times dans le troisième tome de La Légende de Dark Vador, son influence est très importante car c'est le moteur du parcours du soldat clone, catalyseur de son retour en tant que simple rouage d'une implacable machine de guerre , poussé par la puissance évocatrice des histoires avant de se prendre la vérité en pleine figure avec la représentation des aspects les plus monstrueux du Seigneur Noir des Sith.

Les étapes de l'évolution du clone qui a pris le nom de Hock Malsuum passent aussi par de très bonnes petites trouvailles visuelles (comme la scène où il marque son casque, pour se différencier des autres stormtroopers mais aussi pour faire ressortir sa propre blessure), par ses actions en plein conflit et par son face-à-face avec un clone survivant qui va lui apprendre une autre amère leçon sur lui-même. 

Au fur et à mesure de l'avancée du récit, Malsuum réalise que l'armée si disciplinée dans laquelle il a servi a bien changé et que les opposants à l'Empire sont prêts à défendre farouchement leur liberté (dans un passage particulièrement poignant). Cette prise de conscience se fait de manière progressive et malgré quelques légères chutes de rythme, Terreur dans les ténèbres est bien écrit, bien caractérisé et régulièrement empreint d'une tension palpable.