Les vacances, c’est pour les faibles ?!

Il y a des aspects dans les comics d’univers partagés qui sont un peu ingrats. Parmi ces derniers, il y a le rôle de scénariste d’une série secondaire qui se doit de suivre le pas de la série principale tout en parvenant à intéresser son lectorat : compliqué.

Et pourtant une série a brillé dans ce rôle : le Green Lantern Corps de la période Geoff Johns.

Pour rappel, lorsque Geoff Johns prend les rênes de la franchise GL, il ressuscite Hal Jordan et relance le corp des Green Lantern où tout reste à faire, notamment à former les nombreux nouveaux lanterns. Alors que Geoff Johns va se concentrer sur sa saga “arc-en-ciel”, Dave Gibbons va donc se concentrer sur la restructuration du corps à travers un certain Guy Gardner qui rêverait plutôt de vacances…

Cette période de GL est, à mon sens, une démonstration de comment gérer un univers de super héros. La série principale (Green Lantern) de Geoff Johns bolide l’univers avec un récit résolument “plot driven” qui va faire avancer la franchise dans une direction précise. Dave Gibbons, qui a plus ou moins les mains liées, fait donc plutôt un focus sur les personnages avec un run résolument “character driven”.

Ainsi, c’est à travers les yeux des nouvelles recrues et de Guy Gardner que nous découvrons les difficultés de chacun à tenir son rôle avec notamment Soranik, la nouvelle Green Lantern de Korugar qui va se voir refouler par son peuple vu tout ce que représente l’anneau avec Sinestro, mais aussi les lanterns Vath Sarn et Isamot Kol de Rann et Thanagar, ennemis par leurs planètes qui vont devoir travailler ensemble, le tout supervisé par Guy qui fait respecter son rang mais qui rêve surtout… vacances !

C’est très agréable à suivre, le scénariste réussit le pari de rendre chaque protagoniste attachant par leur personnalité et leurs enjeux personnels liés, pour la plupart, à leurs origines, le tout avec quelques menaces plus globales permettant de finir chaque arc avec beauté.

D’ailleurs, pour avoir peu suivi Guy Gardner personnellement, j’ai très apprécié de le retrouver plus longuement, ici, avec son caractère volcanique mais un vrai sens du respect qui le rend très attachant.

Graphiquement, ce n’est autre que Patrick Gleason qui dessine la série qui excelle comme toujours sur la mise en scène et l’expression des visages. C’est toujours aussi efficace et c’est surement le meilleur artiste pour illustrer des récits centrés sur les personnage tant il excelle dans l’exercice !