Pour la mémoire

Pacotille démarre avec Lukeni, une jeune fille qui récolte des ignames avec sa grand-mère. Alors qu’un marchand appelle sa mamie Pacotille, Lukeni se pose des questions et c’est assis à l’ombre d’un ombre que sa grand-mère lui raconte son histoire. Nous voilà plongé dans les souvenirs d’une époque où tout le monde l’appelait encore Nzinga.

Pacotille c’est l’histoire de la traite négrière, écrite pour les enfants. L’histoire de Nzinga se situe dans le royaume Kongo, pays d’Afrique qui n’existe plus et actuel Angola, au XVIIè siècle. En plein esclavage.

L’avantage des éditions Jungle est qu’il a toujours un côté pédagogique. Et ici, toutes les étapes sont traités et on comprend très bien le sort qui est réservé aux esclaves. On voit d’abord la traque et la capture des blancs à l’aide des intermédiaires. Puis les négriers, ces bateaux qui renfermaient dans le pont des centaines d’esclaves, avec des odeurs répugnantes, beaucoup mourraient et sont balancés par-dessus bord. Un trajet qui dure des mois. Puis vient la vente et le travail dans des plantations.

Le scénario permet à Pacotille de trouver quelques amis sur place. Séparée de sa maman, elle cherche du réconfort quelque part. Elle fait la connaissance de Kimpa Madia, cette femme de presque 30 ans, qui refuse les avances d’un blanc se voit fouettée et laissée presque pour morte. Elle découvre aussi Jean, un garçon de son âge, son parents sont des engagés. Et finalement un dernier aspect arrive en fin d’album, les fameuse révoltes. Dans les dernières pages, les esclaves fuient vers Wai’tu Kubuli. Mais ça, c’est une autre histoire, la petite Lukeni, comme nous est impatiente de connaitre la suite.

Une merveilleuse BD qui permet d’aborder le programme de 4ème en histoire. Une belle mise en scène et surtout un cahier pédagogique à la fin qui détaille tout ce que Pacotille a vécu, le commerce triangulaire, la traite négrière, les bateaux, tout y passe. Une super BD que je vais m’empresser de proposer à mes élèves.