Vampire originelle

Shigahime est le genre de titre vampirique qu’il manquait en France. Il parvient à lier la beauté de l’immortalité et son immense monstruosité. Un mélange somptueux qui nous vaut des planches exceptionnelles et contemplatives. Mais là n’est pas sa seule qualité.

Nous sortons de l’introduction du titre pour entrer dans le vif du sujet. Osamu doit s’accommoder de sa condition de familier s’il espère retrouver forme humaine la journée. Pour ce faire, il est obligé de boire du sang et ainsi, s’éloigner peu à peu de son humanité. On a là un premier exemple concret de l’évolution du personnage : de nombreux détails, tout au long du tome, nous ramènent à la triste réalité. Osamu est devenu familier et de ce fait, il change progressivement.

On le remarque notamment via son comportement avec Chika, celle qu’il a toujours aimé. Il devient distant et ne parvient plus à profiter de leurs rapprochements, il lui manque sans arrêt quelque chose. C’est assez cohérent, comment se contenter d’une vie humaine quand on obtient de telles facultés ? Ce qui rend tout cet aspect si intéressant, c’est la manière dont l’auteur parvient à nous l’expliquer subtilement. Tout se fait sur le long terme et on prend conscience des choses en même temps que notre protagoniste. J’ai toujours beaucoup apprécié cette façon de faire, puis qu’on se met beaucoup plus facilement à sa place de cette manière.

C’est percutant en grande partie grâce au scénario, si bien ficelé. Tout l’univers a été pensé méthodiquement, que ce soient les vampires ou leur histoire (lignées, familiers, pouvoirs…) et c’est assez agréable de lire un titre sans incohérences.

D’autant plus quand il renouvelle le genre « vampire » avec une telle originalité. Ma seule crainte concerne la fin de l’histoire. La série étant terminée en cinq tomes, j’ai encore du mal à savoir où l’auteur nous emmène. Cela reste assez difficile de faire une série complète et satisfaisante aussi courte.