Ragnarok

À ce jour, je n'ai toujours pas terminé la prestation de Dan Jurgens, qui s'est étendue du #1 au #79 du deuxième volume de Thor. Il me manque juste les derniers numéros dans le deuxième Monster Edition, que j'ai laissé passer à l'époque car je n'étais vraiment pas fan de cette collection (j'avais juste fait quelques exceptions, pour avoir Planète Hulk par exemple). J'ai ensuite repris la lecture pour la fin de la série, qui correspond aux #81 à 85, soit l'arc Ragnarok orchestré par les scénaristes Michael Avon Oeming et Daniel Berman et le dessinateur Andrea DiVito. 

Ragnarok a été publié pendant la période Avengers Disassembled, une ère de déconstruction et de reconstruction pour les titres des plus grands héros de la Terre correspondant à l'arrivée de Brian Michael Bendis sur la série Avengers. Pour Thor, la décision fut radicale car le fils d'Odin a disparu de la circulation pendant presque trois ans avant une nouvelle relance de sa série en 2007 par J.M. Straczynski et Oliver Coipel. 

L'arc narratif Ragnarok peut être lu sans connaître la fin du run de Dan Jurgens. Les auteurs mentionnent brièvement ce qui est arrivé mais ce n'est pas vraiment important dans le déroulement d'un récit qui se suffit à lui-même. Et il ne faut pas longtemps pour que Michael Avon Oeming (passionné de mythologie scandinave) et Daniel Berman (également co-scénariste de Oeming sur la mini-série Stormbreaker) déclenchent les événements qui précipiteront la chute des Dieux. 

Bien servi par le trait précis et élégant de Andrea DiVito, Ragnarok est un récit épique et tragique, avec une touche de mélancolie dans ses derniers moments, qui retranscrit efficacement cette ambiance de "fin d'une époque". En ramenant les figures imposantes de "ceux qui siègent dans l'ombre", vus notamment dans l'excellente mini-série X-Men/Alpha Flight de Chris Claremont et Paul Smith, les auteurs ont donné une bonne raison au fils d'Odin de provoquer une spectaculaire fin de cycle. Les dernières pages ont une dimension aussi cosmique qu'intimiste et il y a même une certaine poésie dans les dernières pensées de Thor, le héros goûtant pour un temps au sommeil des Dieux...