Ceux qui ne sont pas nous

J’ai lu et apprécié l’adaptation BD, chez Glénat également, de Méto. Je suis à priori dubitatif concernant les préquelles ou les séries dérivées de séries mère. Force est de constater que cette BD me donne tort. Elle reprend le contexte de Méto, postapocalyptique, post virus, de limitation des naissances et de mise à l’écart des malades.

Le dessin lorgne plus du côté BD que Manga dans cet opus, dans le découpage et le trait. Le sens du mouvement de certaines cases d’action et le « bruitage » par diverses transcriptions d’onomatopées gardent néanmoins l’efficacité de comics ou Manga.

Cette BD, indépendante en elle-même, raconte l’histoire d’un homme, Nestorius. Du fait de la loi, les familles n’ont droit qu’à un seul enfant, et le deuxième leur est enlevé jeune, pour être élevé dans des pensionnats sur des îles prévues à cet effet. Une fois l’adolescence passée sur l’ile, cette période étant évoquée dans Méto, les adolescents deviennent soit soldats, si leur capacités physiques et mentales le permette, soit esclaves. Nestorius a été sélectionné pour devenir soldat.

Il suit donc une formation, tant que sa croissance n’est pas terminée, en tant que « larve » car c’est ainsi que ces aspirants soldats se nomment. Une fois la croissance finie, une opération, qui n’est pas décrite autrement que par les douleurs qu’elle inflige aboutie à des transformations physiques de tout le corps, pour l’endurcir et faire de ces larves des soldats.

Pourtant, au fond, tout au fond, subsiste l’être humain, l’adolescent qu’il fut. Et s’il ne prenait pas son médicament, que se passerait-il ?

Une poursuite réussie dans l’univers de la série Méto, avec un respect des codes graphiques et un scénario dense et serré, qui permet de clore les multiples transformations de Nestorius en un tome.