Je suis le fils d'Odin...l'héritier perdu d'Asgard...l'indigne...

Dans Original Sin de Jason Aaron (l'une des rares sagas événements Marvel de ces dernières années dont je garde un bon souvenir), une simple phrase murmurée à son oreille a suffi pour bouleverser la vie de Thor pendant de longs mois, le rendant indigne et incapable de soulever son marteau Mjolnir. Le scénariste a attendu trois ans pour révéler quels étaient ces trois petits mots qui ont ébranlé tout ce en quoi croyait le fils d'Odin dans une mini-série intitulée Unworthy Thor. 

La résolution de ce genre de mystère peut parfois se révéler décevante, entraînant un "tout ça pour ça". Et il y a eu des avis partagés à l'époque. Pour ma part, j'ai trouvé cela intéressant. Assez simple dans sa formulation et très significatif...et surtout bien imbriqué dans le grand plan d'ensemble de Jason Aaron depuis ses débuts sur Thor et la déconstruction du héros qui a suivi. La caractérisation est soignée et j'ai aimé les moments de doute qui renforcent l'incertitude des actions de l'indigne Dieu du Tonnerre tout au long de la mini-série qui le voit se mettre à la recherche du marteau d'un autre Thor, tombé sur les ruines de l'ancienne Asgard à la fin de la mini-série Secret Wars : Thors.

L'intrigue est bien ficelée, avec une bonne distribution (Le Collectionneur, Beta Ray Bill, le toutou de Hel Thori aux savoureux dialogues...) et une intrigante fin ouverte. Je suis juste un peu plus réservé sur le rôle tenu par Thanos, qui était alors omniprésent et pas toujours de la meilleur façon. La couverture sur laquelle il figure n'est d'ailleurs pas du tout représentative du contenu.

Les planches d'Olivier Coipel sont puissantes, avec un aspect "sombre" accentué par l'encrage et une colorisation qui colle bien à l'atmosphère générale. Mais il ne dessine pas tout : Kim Jacinto essaye de ne pas trop s'éloigner de la façon de dessiner du français (ses planches sont tout de même moins détaillées), le contraste est plus fort avec Pascal Alixe dans les dernières pages. Dans l'épisode 4, les dessinateurs invités s'occupent des flashbacks, ce qui permet de bien intégrer les différents styles même si la mini-série perd indéniablement en cohérence visuelle...