On prend la même recette, on change les décors, et zou !

Terre d’Ogon est une nouvelle série qui reprend une nouvelle fois l’univers des Elfes, Nains et autres… On les voyait évoluer sur les terres d’Arran. Eh bien figurez-vous que ce monde s’est étendu avec un nouveau continuent, les terres d’Ogon, qui mélange l’univers d’héroïc-fantasy aux croyances et aux mythes africains. A force d’exploiter le filon, le directeur de la collection risque de dégoûter ses lecteurs de l’héroïc-fantasy.

Ce nouveau continent entraîne la création de nouvelles créatures. On a ainsi dans ce premier album un peuple de gorilles, les Tog, dont les personnages font irrémédiablement penser à la planète des singes, on a des espèces de minotaures avec un corps de bison, des hommes qui vivent en tribu, les Kulu et un peuple un peu plus avancé, les Zul Kassaï. Un Tog puissant va s’attaquer juste pour le plaisir à une petite tribu Kulu et va les exterminer en laissant seulement Ubu entre la vie et la mort. Ce dernier ne restera en vie que par sa ténacité, sa soif de vengeance et un petit peu de chance, il en faut parfois. Il rejoindra le peuple des Zul Kassaï, puissants guerriers, pour leur implorer leur aide.

Côté graphismes, on garde la même recette que pour les autres séries de l’univers. Même style, même efficacité dans la description des combats ou dans le découpage. La colorisation est également réussie avec notamment le rouge de la peau des Zul Kassaï qui ressort particulièrement bien. Le dessinateur est à l’aise avec les hommes comme avec les animaux et les décors sont bien rendus comme la double page 22-23.

Côté scénario, rien à redire pour qui découvre l’univers, c’est bien écrit, bien rythmé, efficace. L’histoire se tient et, même s’il y a peu de surprises, le dénouement reste cohérent. Les personnages sont un peu développés mais ils pourraient l’être davantage, notamment pour les Zul Kassaï. J’ai bien aimé la projection d’Ubu dans le futur mais cela reste anecdotique. Pour ceux sont familier des terres d’Arran, c’est un peu redondant. On reste sur la même recette avec quelques nuances et du coup, il y a moins de surprises et même une certaine lassitude. Ce qui me fait peur c’est que je ressens cela à la lecture de ce premier tome de ce nouvel univers alors qu’il est censé me surprendre et me faire voyager pour me donner envie de découvrir le reste de la série…

J’ai tout de même passé un bon moment à voyager aux côtés d’Ubu et suivre le chemin de la vengeance. Les dessins sont à l’image de la série. Une bonne gestion pour un joli rendu, tant par le découpage que le dessin et sa colorisation. Le côté redondant de cet univers et l’expansion de ce monde qui paraît sans fin sont deux éléments qui m’ont un peu agacé et cela a gêné ma lecture. J’attends tout de même la suite pour voir s’ils arrivent à se démarquer un peu et offrir un peu de nouveauté et de fraicheur !