Rien ne peut arrêter le Fléau...

Découvrir les comics (et la bande dessinée en général), c'est passer d'une période à l'autre dans un joyeux désordre mais sans être véritablement perdu (enfin, c'était ce que je ressentais quand j'étais plus jeune). Je l'ai souvent mentionné, mon premier Spider-Man était l'album Lug La Folie de l'Araignée. Dans mon premier Strange, j'ai lu les épisodes du retour de Flash Thompson à la vie civile après le Vietnam. Dans le Strange offert pour mes 10 ans en 1984, c'était la deuxième moitié d'un combat contre Speed Demon. Et dans mon premier album relié Strange, il y avait les deux épisodes de l'affrontement déséquilibré entre l'Homme Araignée et l'inarrêtable Fléau. Bref, tout plein d'étapes qui ont contribué à ma découverte du héros fétiche de la Maison des Idées...

Roger Stern est devenu le scénariste régulier de Amazing Spider-Man au #224 en janvier 1982 (date de couverture). Dès son premier numéro, il est associé à John Romita Jr, qui avait déjà illustré les histoires de Dennis O'Neil l'année précédente. Le fils de John Romita n'avait pas encore développé le style qu'on lui connaît et il y a des titres où il "s'efface" un peu derrière l'encreur (comme Bob Layton sur ses Iron Man ou encore Jim Mooney sur ces Spider-Man) mais c'était déjà solide, aussi bien dans les moments de discussions que dans le découpage de l'action. 

Dans le diptyque Amazing Spider-Man #229/230, le héros répond à l'appel de Madame Web, menacée par le Fléau envoyé par son acolyte Black Tom Cassidy pour la kidnapper (histoire de mettre les pouvoirs de médium de la vieille femme au service de ses activités criminelles). Le pitch est simple et aurait pu s'en tenir à un seul numéro. Mais Roger Stern a concocté deux chapitres sans donner l'impression d'étirer un peu trop son idée de départ grâce au rythme bien géré et aux péripéties.

Comme je le soulignais plus haut, Spider-Man n'a à priori aucune chance. Mais ce mini arc narratif représente une belle démonstration du sens des responsabilités, du courage et de la force, aussi bien physique que de caractère, de Peter Parker. Et le voir tout donner pour sauver quelqu'un qu'il connaissait à peine (Madame Web est apparue pour la première fois dans Amazing Spider-Man #210) a contribué à me rendre fan du personnage dès ces premières lectures...