Un mariage politique dans lequel Berta doit tirer les ficelles.

Le cœur et le devoir est un titre terminé en 2 tomes, que l’on a pu découvrir puisque les éditions Doki-Doki ont proposé ces deux tomes en sortie simultanée. Les mangas dans un joli petit coffret ou séparément à votre convenance. Pour avoir commencé, mais pas encore lu le second, ce n’est pas dérangeant si on ne lit pas les deux à la suite. Même si on a bien envie de découvrir la suite tout de même !
Ce manga est une adaptation issue d’un roman, et je pense que j’aurai bien envie de lire le roman aussi, j’ai vraiment beaucoup aimé ce premier tome.
On doit ce titre à deux auteurs, une scénariste et une dessinatrice, Himawari Hoshino pour le scénario et Aya Tanaka pour le dessin. Deux mangakas encore inconnues chez nous, mais dont on va pouvoir découvrir le travail, et j’espère que l’on pourra les redécouvrir.

Après cette présentation de l’œuvre sans entrer dans le vif de l’histoire, il est temps de parler d’elle ! On fait la rencontre en premier lieu d’une jeune femme du nom de Berta Kasha, une femme d’une vingtaine d’années très probablement, et qui se voit monter à la capitale pour épouser le roi en tant que seconde épouse. Un mariage fort classique, qui est avant tout politique, pour renforcer les liens entre le sud de ce pays et la capitale.

Le contexte de l’histoire m’a tout de suite plu, étant déjà une grande fan de récit et d’histoires en lien avec la royauté, qu’elle soit romancée ou encore, plus cruelle, plutôt fidèle à la réalité telle qu’on la connaît dans notre histoire notamment française.
J’ai par ailleurs, imaginée cette histoire en Espagne, puisqu’à plusieurs reprises, on nous présente le pays et sa forme, et elle ressemble énormément à celle que l’on connaît de l’Espagne actuelle. C’était plutôt original, et j’ai trouvé sympathique de mettre en avant ce pays, et pour une ambiance historique, pas de détails ou de contexte politique plus poussé pour pouvoir trouver une époque en particulier. En tout cas, elle a quelques siècles et semble même mélanger quelques époques pour former une ambiance unique et propre au titre.
Pour toute cette ambiance, j’ai déjà été charmé, d’autant plus que le dessin sert grandement le récit, et il est très beau et sait rendre les expressions saisissantes !

Mais une ambiance ne fait pas tout, les personnages y sont pour beaucoup aussi, et ici, le titre n’en a pas à rougir. En effet, on fait la rencontre en premier lieu de Berta et de son père, pour celui-ci pas grand-chose à ajouter si ce n’est être plutôt classique. En revanche, Berta m’a vraiment beaucoup plu ! Même si, elle semble se résigner et ne pas beaucoup lutter contre ses idées, elle va tout de même savoir utiliser son intelligence et ses connaissances pour faire sa place dans cette cour qui est loin de l’accueillir à bras ouverts.
J’ai vraiment adoré suivre ses réflexions et la façon dont elle a fait pour mettre en place ses pions, pour avoir un peu de tranquillité, et de protéger son peuple ainsi que son enfant.
D’autant plus, qu’elle va rapidement tomber enceinte, porter et mettre au monde l’unique héritier du roi. Berta est une héroïne que l’on apprécie vraiment pour ses qualités, elle n’a pas besoin de prouver sa force à la bataille pour en faire un personnage attachant.
Ce qui est du roi Harold, on commence à avoir une attache surtout vers la fin du tome. J’ai trouvé intéressant de nous présenter un roi trentenaire, qui souffre du manque d’héritier plus qu’il ne le laisse paraître. Mais je trouve dommage qu’il soit plutôt effacé dans ce récit, pour moi, il manque vraiment de présence et d’appui. Il donne aussi cette impression d’être complètement dépassé par les événements, et semble découvrir énormément de choses sur son royaume, sur sa cour même, limite à me demander s’il sait où il est et ce qu’il fait. Je trouve que c’est triste de voir un personnage masculin aussi peu charismatique avec la place qu’il a et qu’il doit défendre, surtout avec ce contexte et cette politique qui semble vouloir se développer, mais qui est limité… J’espère que dans le second tome, il sera plus marquant et prendra la place qu’il mérite vraiment, surtout qu’il ne semble pas bête ni stupide…
Dans cette équation, on peut compter un troisième personnage nécessaire au récit, qui n’est autre que la reine actuelle Marguerite. Une autre femme qui a le statut mais qui n’a pas réussi à mettre au monde un héritier ou même une héritière. C’est un personnage que l’on voit peu, mais que je n’ai pas beaucoup apprécié, c’est aussi le cliché même de la reine, une femme manipulatrice et qui sait ce qu’elle fait dans ses manigances. J’ai encore une fois eu le sentiment que c’était elle qui menait la danse et qui dirigeait le pays.
Même si j’ai trouvé intéressant l’interlude pour apprendre à mieux connaître le lien qui unit Marguerite et Harold, et connaître aussi leur vrai caractère qui se cache derrière leur statut.

Le récit de ce premier tome, va beaucoup se concentrer sur l’immersion de Berta dans cette cour hostile, et sur le fond politique d’unir les deux parties de ce pays, et calmer les esprits en même temps. Si la première partie du récit se concentre sur la cour, et nous plonge dans un univers hostile où notre soutien va exclusivement à Berta, la seconde se veut plus calme, mais est tout aussi importante et essentielle pour la politique du pays.
En effet, on va pouvoir découvrir un peu plus le pays d’enfance de Berta, cette capitale qui l’a vu grandir, mais surtout les soutiens qu’elle a ici. Encore une fois, c’est lié à elle, mais j’ai beaucoup aimé la tournure des événements, la façon dont elle est protégée par ses personnages et où elle peut s’imposer pour mener à bien ses ambitions politiques. Elle peut clairement déclencher des catastrophes politiques ou encore maintenir la paix dans ce royaume. J’ai beaucoup aimé ce premier tome comme vous pouvez le comprendre, et j’ai hâte de me lancer dans le second et dernier pour retrouver cette ambiance !