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Critique de Monstrueux

par Pois0n le sam. 7 janv. 2023 Staff

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Ni bête, ni méchant

Après l'excellentissime « Caligula's Love » en début de semaine, me revoilà déjà avec une autre romance contemporaine MM tout sauf conventionnelle : Monstrueux, dont le résumé intrigue autant qu'il peut laisser craindre validisme et psychophobie. Autant rassurer direct : le problème vient plus d'une formulation maladroite qu'autre chose et le récit, lui, est bien plus nuancé. Et non, Jô ne porte de muselière nulle part dedans. Ouf !

S'il y a une chose pour laquelle vous pouvez vous fier au résumé en revanche, c'est l'ambiance. Ici, c'est pas trop joie et paillettes, plutôt traumas à la pelle. Car si Jô est agressif, c'est bien parce qu'il n'a connu que la violence dans sa vie. Quand t'es toi-même autiste ayant subi du harcèlement, tu comprends. Tu comprends comment il a fini par se couper du monde pour se protéger, ne plus oser faire confiance, ne pas acquérir les codes sociaux. Ajoutez à ça des fréquentations douteuses qui lui ont retourné le cerveau...

Bref, dans le fond, Monstrueux est plutôt bien foutu, même si la narration n'est pas toujours limpide, parfois hachée, parfois confuse.

Le hic, c'est qu'en face de ça... eh bien disons qu'ils sont vachement gentillets, nos yakuzas, là. En particulier Somo, dépeint comme « un type bien ». Alors d'accord, lui aussi a été marqué par cette histoire d'incendie, mais reste que le personnage n'est pas crédible pour un rond. J'aimerais bien l'avoir comme banquier, parce que le mien n'est clairement pas aussi arrangeant que lui !

Du coup, en termes d'ambiance, une dissonance se crée très vite et ne cesse de s'aggraver, avec d'un côté ce qu'à vécu Jô et de l'autre, un contexte mal exploité.

La romance, elle... eh bien, disons qu'on ne la sent pas venir, pas comme telle. On voit le lien de dépendance affective se créer, clairement, mais l'amour en tant que tel, pas vraiment, non. Ceci dit, vu le ton du récit, ça n'est pas réellement gênant, en fait. Ni Jô ni Somo ne sont des champions quand il s'agit de s'exprimer, alors ça passe. C'est cohérent avec le reste, en tout cas.

En revanche, côté graphismes, pour être honnête, sans être totalement laid... c'est franchement pas beau. Tous les visages ont des proportions un peu étranges, parfois allongés, parfois carrés avec des cous énormes... On ne voit pas beaucoup les corps (et les scènes de sexe, à la toute fin, sont censurées) mais niveau muscles, c'est pas convainquant non plus. En revanche, c'est plutôt expressif (ou inexpressif quand il le faut), mais ça ne rend pas le truc agréable à la rétine pour autant.

Au final, je ne sais absolument pas quoi penser de ce one-shot. Pas mauvais en soi, mais...

C'est sur ces sentiments très mitigés que je vous conseillerai vivement de lire un extrait avant de craquer.

En bref

Particulier: c'est le mot qui vient à l'esprit pour qualifier ce récit à l'atmosphère très lourde.

5
Positif

Une histoire plus subtile qu'il n'y paraît

Negatif

Graphiquement, c'est quand même moche

La narration pas toujours fluide ni limpide

Si vous aimez les sentiments explicites, c'est pas pour vous

Des yakuzas vraiment très, trop gentils pour être crédibles

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