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Critique de Mimiphisto #1

par ginevra le lun. 16 janv. 2023 Staff

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Le fils du diable doit-il être obligatoirement démoniaque?

Mimiphisto est le fils de Méphistophélès, un des seigneurs de l'Enfer dans la tradition. Ici c'est le chef d'orchestre de l'Enfer qui impose un rythme (d'enfer, bien sûr!) aux damnés déchargés par trains entiers. Mais il semble que Mimiphisto ne soit pas très doué et donc incapable de prendre la succession de son père à sa mort (eh oui, dans cet album le diable meurt!)

Pierre-Henry Laporterie a fait de Méphistophélès un chef d'orchestre torturant les âmes damnées en les obligeant à danser en suivant son rythme endiablé (bien sûr!). Je le soupçonne d'avoir souffert dans le passé à l'écoute d'un des nombreux opéras où ce démon apparait : Faust de Gounod, La damnation de Faust de Berlioz, Mefistofele de Boïto, Doktor Faust de Busoni… ou sinon des œuvres instrumentales comme Faust Symphonie de Liszt.

Il a choisi de faire de Méphistophélès le grand maître des Enfers suivant une tradition familiale établie depuis les premiers âges et que devra respecter de gré ou de force le jeune Mimiphisto en héritant de la baguette maléfique familiale. Cette tradition évoque, hélas, le poids que trop de jeunes gens portent sur leurs épaules : prendre la succession d'un père ou d'une mère ou, au contraire, réussir ce qu'un parent n'a pas pu réaliser… À coup de petites phrases comme "Tu seras médecin ou notaire ou ingénieur ou… comme Papa ou Maman!", des jeunes enfants se croient obligés de se conformer à un modèle qui ne leur convient pas vraiment. Il faut écouter des chansons comme Petites boites de Graeme Allwright ou Rosa de Jacques Brel ou Des vies de Jean-Jacques Goldmann… Elles évoquent ce poids terrible de façon aimables.

J'ai beaucoup apprécié de trouver un Baron Samedi bienveillant envers le diablotin en plus de créatures surprenantes comme le contrôleur. Le plan de métro des Enfers est particulièrement complexe mais la station Paradis y apparaît! D'ailleurs, quand Mimiphisto s'y retrouve par erreur, il trouve étrange la musique qui y règne.

Cela donne une histoire en 7 actes très sympathique, amusante et superbement dessinée à découvrir au plus vite si ce n'est déjà fait.

En bref

Encore une belle réussite de la collection Métamorphose que cette histoire qui raconte le poids que fait peser une obligation familiale sur les épaules d'un enfant. Ici c'est la dynastie démoniaque du chef d'orchestre des Enfers qui est présentée mais elle a des échos dans beaucoup de familles. Un album bien dessiné et bien raconté qui mérite sa place dans un maximum de bédéthèques.

7
Positif

Histoire sympathique et moins naïve qu'il n'y parait

dessins sympathiques

beau livre

Negatif

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