Poèmes doux amers

Reprenant les mêmes ingrédients magiques et surtout la même très belle édition deluxe avec couverture cartonnée, d'un superbe bleu nuit cette fois, et pages couleurs toujours aussi merveilleuses, ce second tome émerveille à nouveau douloureusement.

Pour les amateurs de contes de fées tragiques, Magica est vraiment une jolie découverte. Avec son dessin très typé, il pénètre en nous dès les premières pages où l'on retrouve notre maestro pour nous conduire à travers de nouvelles mélodies douces - amères. J'aime ce dessin qui sort du lot pour rapport à la production actuelle et qui rappelle un peu celui de l’Ère des cristaux mais aussi d'une certaines veines de Gothic / Kawai horrifique dont Junko Mizuno fut le fer de lance il y a quelques années. C'est étrange et déstabilisant de le retrouver dans des récits qu'on pourrait croire pour enfants au premier abord.

Cependant comme dans le premier volume, quand on creuse, on se retrouve en fait face à des histoires bien plus sombres que l'émerveillement promis par la couverture. Les récits sont souvent doux amers avec des finalités bien plus dévastatrices que le début peut le laisser croire. C'est peut-être quand même moins sombre et tranchant que dans le premier volume. On sent que l'autrice a quand même cherché à mettre plus de paillettes dans nos yeux et moins de sang et de larmes.

Les histoires, elles, sont toujours dans cette veine du merveilleux qui font mal mais elles nous font moins voyager que dans le premier tome. Il n'y a pas de SF, pas de folklore. On est dans du pur fantastique. Ce n'est pas désagréable mais le voyage m'a un peu manqué. J'ai cependant aimé retrouver des récits parlant de famille, de sentiments, de couple, de perte. C'était touchant. J'ai en cela une petite préférence pour l'histoire du vase-comète qui a failli m'arracher une petite larme.