Et toi tu l’imagines comment la fin du monde ?

James Tynion IV est en croisade. Après son passage plus que remarqué sur la franchise Batman et les très estimés « Department of Truth » et « They’re something killing the children », l’auteur nous revient avec une nouvelle œuvre qui lorgne encore une fois sur l’horreur mais dans un contexte différent.

12 personnes qui se connaissent de près ou de loin sont convoquées dans une villa paradisiaque. Ils ont tous le même point commun : être ami avec Walter qui les a tous rassemblés dans ce petit coin de paradis pour se ressourcer tous ensemble. Mais une fois que le maître des cérémonies arrive et initie un petit barbecue des familles, les membres découvrent que le reste de l’humanité part littéralement en feu, qu’ils sont bloqués dans cette villa et que cette apocalypse est liée à Walter. Cerise sur le gâteau, ce dernier s’avère être une créature venue d’ailleurs… qui ne semble pas leur vouloir du mal et les invite à vivre en paix dans cette jolie maison…. Alors que faire ? Trouver une voie de sortie ou essayer de vivre en paix dans ce paradis ? Telle est la question !

Derrière ce récit d’horreur en espace clos qui suit de prime abord un type de récit classique, James Tynion 4 trouve l’originalité à travers la relation entre Walter et tout le casting.

Walter (qui s’avère être en réalité une représentation de l’auteur) est réellement ami avec chaque protagoniste, on découvre d’ailleurs la nature de leur relation à chaque chapitre montrant que le geôlier est loin d’être un être diabolique, au contraire même. Cette nuance apporte une vraie zone de floue qui invite le lecteur et les protagonistes à découvrir et vivre avec ce fait. Ainsi, chacun agit de manières différentes, certains font des recherches pour s’enfuir, certains craquent et d’autres se font à la situation : les réactions sont toutes intéressantes et permettent de faire avancer le récit qui mène à un dernier chapitre excellent qui va bousculer tout ce beau monde.

C’est maîtrisé et terriblement addictif où chaque chapitre nous invite à plonger dans la psychologie de chacun pour comprendre et essayer d’anticiper ce qui va se passer : Brillant.

Et ça l’est également graphiquement où Alvaro Martinez y est pour beaucoup dans l’ambiance de la série. Son style résolument réaliste a légèrement évolué pour un style plus cendré qui donne un côté nihiliste au récit. Ainsi on sent la panique et le stress de tout le monde et tout cela s’amplifie lorsque l’on découvre que Walter peut se transformer dans un aspect très particulier terrifiant. L’idée est excellente et ancre dans notre esprit cette forme inquiétante qui pourrait amener tant de choses… Notons aussi l’importance apportée aux expressions des visages qui sont remarquablement lisibles pour du réalisme.

Bref, “The nice house on the lake” est un petit bijou qui bénéficie en plus d’une édition remarquable pour un prix terriblement attractif. Avec une fin prévue en Mars, il serait bête de passer à côté.