Amours sorciers

L’intrigue se situe dans un Paris uchronique ou d’une réalité parallèle à la nôtre. Dans cet univers, les citoyens comptent sur la magie des sorciers pour améliorer leur quotidien. Un petit sort d’extension, par exemple, vous permet de prolonger le volume de votre studio parisien hors de prix, par un hangar indien immense et passer de l’un à l’autre sans discontinuité. Mieux qu’un garde meuble 24/7 en banlieue ou une bonne affaire de Stéphane Plazza.

Les magiciens ont donc richesse et pouvoir, puisqu’ils sont devenus indispensables. Cela ne va pas sans créer du mécontentement chez ceux qui n’ont pas les moyens ou le souhait de recourir à leurs services. La vie suit son cours jusqu’à ce qu’une immense explosion détruise le cœur de Paris, autour de la maison mère des magiciens, place de la concorde. De la concorde, il n’y en a plus suite à cet accident puisque les magiciens sont soupçonnés d’être à l’origine de la déflagration et perdent à la fois leurs pouvoirs et l’estime qui restait aux gens.

C’est dans ce contexte qu’une policière et un magicien mènent l’enquête pour retrouver une jeune fille disparue. Ils croisent la route de personnages infréquentables. Faux ou vrais magiciens, ils montrent des pouvoirs importants qu’ils n’hésitent pas à utiliser pour violenter témoins et protecteurs de la jeune fille, qu’eux-mêmes recherchent aussi.

Une trame prometteuse pour une série rythmée. Le dessin flirte avec les comics et les mangas, dans la mise en scène, le découpage, les cènes d’action s et les bruitages écrits. La colorisation quant à elle joue la carte des couleurs franches et souvent flashies. Energisant.

Une BD survitaminée où violence, sang et magie cohabitent pour plonger le lecteur dans un Paris parallèle, attirant mais un rien angoissant aussi.