Lonely, I’m Mrs Lonely…

Décidément, explorer des versions âgées de Catwoman semble être à la mode. Après l’excellent Batman / Catwoman de Tom King, c’est au tour de Cliff Chiang de nous offrir sa vision de récit d’anticipation sur Selina.

L’héroïne est restée 10 ans en prison après une soirée catastrophique - surnommée la Nuit du Fou- qui a vu la mort de Batman, Gordon et autres héros. Mais Selina est hantée par les derniers mots de Bruce qu’il lui a confié à l’orée de sa mort et va donc se mettre en quête de retourner à la Batcave. Mais ça sera compliqué dans une ville qui est devenue surprotégée (dont le manoir) le tout grâce au nouveau maire…. Double Face ! Le retour sera donc compliqué pour Catwoman qui devra rechercher de vieux alliés et aussi affronter la dure réalité du vieillissement : loin d’être effrayant pour Selina.

Forcément, Cliff Chiang à la baguette de sa propre série, on devait s’attendre à une belle prestation graphique. Et le contrat est largement rempli, son trait toujours élégant fonctionne du tonnerre avec ce récit. D’ailleurs, son style épuré associé aux couleurs pastelles donne un petit côté intemporel à l'œuvre qui pourra sans problème bien vieillir avec le temps. En plus, l’art séquentiel est maîtrisé et s’avère toujours très agréable à regarder.

Avec un récit dans le futur, le jeu est forcément de découvrir quels héros restent présents et leur design associé. Et à ce petit jeu, Cliff Chiang a encore eu le nez fin et propose des visions très sympas de certains personnages, design qui au passage va au-delà de la pin up de base et apporte de la variété, chose très réussie.

Si graphiquement c’est très rafraîchissant, c’est plus sur le scénario où j’ai eu plus de mal. Si le but de Catwoman paraît de base assez clair, le récit a beaucoup de mal à démarrer, se perdant dans l’installation entre décrire le Gotham du futur et les enjeux de Catwoman. J’ai eu du mal à saisir où il voulait aller. C’est une fois la moitié du récit passée, tout s’accélère et le récit prend finalement son envol et finit avec brio entre actions dynamiques, des moments épiques et marquants ainsi que quelques moments touchants.

C’est un peu tard mais, au final, j’en ressors avec une bonne impression. Cliff Chiang gagne à gagner en expérience pour mieux maîtriser ses lancements de récit.