Réédition efficace des mythiques premiers épisodes de Spider-Man, toujours agréables et efficaces

Panini Comics propose une nouvelle revue trimestrielle centrée sur les grandes réussites du passé Marvel : Mighty Marvel, qui débute en janvier 2023.
Le titre est parallèle à l'autre proposition dite patrimoniale, Les Trésors de Marvel, qui permet au lecteur de découvrir les grands épisodes et moments forts de chaque année dans l'univers Marvel.
Mighty Marvel livre ici 160 pages de numéros intenses et marquants, qui permettent aux habitués de replonger dans des grandes périodes, et aux novices de découvrir par la base ce qui a fondé l'univers Marvel et le marque encore aujourd'hui.

Evidemment, Mighty Marvel ne peut que débuter par la réédition des débuts de Spider-Man, super-héros phare de l'éditeur et mythe absolu des comics.
Mighty Marvel : Amazing Spider-Man 1962-1963 replonge au cœur du lancement du Tisseur par Stan Lee et Steve Ditko, quand ils forment la légende de l'Araignée favorite du quartier !
L'on retrouve ainsi Amazing Fantasy n°15 d'août 1962, puis les numéros 1 à 6 d'Amazing Spider-Man de mars à novembre 1963. Un rythme d'abord bimestriel, puis mensuel quand la série confirme son succès.

Mais que découvre-t-on dans les origines de Peter Parker, et ses premières aventures ?
Amazing Fantasy n°15 est définitivement un lancement idéal : « juste » 11 pages pour former entièrement les origines de Spider-Man, avec toutes les bases. Peter Parker en jeune homme gentil et timide, maltraité par des camarades même en sortie scolaire, avec la piqûre d'araignée qui donne des super-pouvoirs. On le voit aussi tenter de gagner de l'argent avec ces nouvelles capacités, l'arrogance qui en suit et mène indirectement à la mort d'Oncle Ben, ses principes de vie qui s'imposent après sa mort. Pour assumer que... de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités !
Amazing Spider-Man n°1 et 2 sont des épisodes à chaque fois divisés en deux histoires. On apprend ici pourquoi J. Jonah Jameson déteste Spider-Man, à qui il reproche d'avoir volé la vedette à son fils astronaute, qu'il sauve pourtant d'une mort certaine. Peter tente ensuite de rejoindre les 4 Fantastiques, mais affronte surtout le Caméléon qui veut l'utiliser pour voler des plans secrets. La suite amène le Vautour, terrible voleur assez malin. Puis un affrontement avec le Bricoleur, formidable créateur d'armes a priori lié à des... extraterrestres !
Le n°3 débute l'ère des récits complets dans chaque numéro. Spider-Man croise la Torche Humaine des Fantastiques, avec qui la concurrence s'installe, mais combat surtout le Dr Octopus, grâce à son esprit scientifique. Le n°4 enchaîne avec Sandman, qui profite du rejet du Tisseur par la population malgré son origine troublante. Le n°5 révèle que Dr Doom souhaite recruter l'Araignée contre les Fantastiques, mais Parker se rebiffe. Enfin, le n°6 amène le déchirant et terrifiant Lézard, dans une atmosphère moite et lourde.

On en a ici la confirmation : le succès des premiers numéros d'Amazing Spider-Man est complètement mérité, même soixante ans après leur sortie !
Déjà, l'on comprend que Stan Lee et Steve Ditko font feu de tout bois, pour happer l'attrait des lecteurs en proposant des idées extrêmement prenantes et réussies. Au-delà de la création de plus d'une dizaine de personnages qui continuent de passionner les foules en quelques épisodes, ceux-ci sont extrêmement prenants. Il est quasi impossible de lâcher la revue en cours de lecture !

L'ensemble est très dynamique, les rebondissements sont constants et tout se lit extrêmement bien. La narration de Steve Ditko est encore très moderne, et il donne à chaque épisode des modèles régulièrement repris actuellement, tellement ils ont impacté les comics. Son trait ne plaît pas forcément à tous, mais il a une patte, une âme qui forment des atmosphères et allures superbes.
Stan Lee apporte sa science des dialogues et sa caractérisation des personnages, avançant lentement mais sûrement les caractéristiques fondamentales de la franchise.

Bien sûr, il faut accepter que certaines situations ou certains éléments subissent le poids du temps. Les adolescents actuels ne ressemblent pas entièrement à ceux des épisodes... mais, malgré tout, l'on retrouve des aspects constants, éternels dans la rage de la jeunesse, l'envie de plaire et les conflits entre eux.
Le dessin et les dialogues ont aussi un vernis légèrement passé, mais demeurent extrêmement efficaces après quelques pages, tant les deux auteurs livrent des prestations formidables et prenantes.

Panini Comics propose ces 160 pages passionnantes et fluides dans une revue souple agréable au toucher, même si le format amène une certaine fragilité dans les coins. L'éditeur amène un rédactionnel pertinent et pédagogue, avec également quelques bonus graphiques et explicatifs très intelligents.
Une revue intéressante, qui donne envie d'en voir plus à l'avenir... même si, ici, cela sonne un peu doublon avec le volume Marvel Epic: De grands pouvoirs (lien ici), sorti il y a quelques mois avec un principe et un sommaire quasi similaires. Un rien redondant pour ceux qui suivent les productions Panini Comics, même si les formats sont différents en soi.