A la croisée des chemins, des destins, des âmes

Quand ton âme est tellement pourrie que même le diable n’en veut pas, il faut bien trouver une solution pour devenir le meilleur blues man de tous les temps : et vendre l’âme d’un petit bonhomme pur au diable, c’est quand même tentant. Surtout si on veut être le nouveau Robert Johnson (ce virtuose qui a vendu son âme en échange d’un talent fou).

Et voilà le point de départ assez classique d’une BD qui surprend à bien des égards. Avery’s blues, c’est une histoire d’amitié dévoyée dès le départ, entre Avery et un jeune garçon maltraité par ses parents. C’est l’histoire d’un road trip qui fait bouger les âmes, de (mauvaises) rencontres dans l’Amérique raciste et en pleine crise des années 30.

Les dessins aux traits crayonnés de Nùria Tamarit, sa palette de couleurs d’automne et d’ocres vont parfaitement avec le scénario d’Angux qui sait nous émouvoir, nous retourner, nous surprendre.

Le personnage d’Avery est tout en finesse et en évolutions, en étonnement. Celui de Johnny est plein de surprises car parfois la vie ne se ressemble pas. L’union de ces deux personnages rejetés par la société va donner un livre d’une grande qualité, l’humanité dans ses petitesses, ses noirceurs mais aussi ces grandeurs. Une BD étonnante que je recommande chaudement.