7

Critique de No control

par Pois0n le mer. 5 avril 2023 Staff

Rédiger une critique
Sexe, amour et problèmes de riche

Avec cette silhouette rouge à texture fumée sur fond noir et ce lettrage, on pourrait presque imaginer avoir affaire à un thriller, sans le « you are obscene my queen » caché dans les reflets d'une bande de vernis sélectif. Sortie il n'y a pourtant pas si longtemps (en 2018), la série s'est offert une édition perfect seulement trois ans plus tard, ce qui, en soi, a de quoi étonner, étant donné qu'il ne s'agit clairement pas d'un blockbuster. Un choix curieux de la part de l'éditeur, donc, mais pourquoi pas ?


C'était déjà dans « The mask », en 94 : tout le monde en porte un. Tout le monde ne montre aux autres que ce que l'on souhaite qu'ils voient, en dévoilant un peu plus à certains, mais gardant toujours enfouies certaines pensées secrètes. Ainsi donc, Subaru est une obsédée qui ne pense qu'au sexe en permanence et soulage ses envies à la première occasion, mais pas sans raison. On se rend rapidement compte que le manga parle purement et simplement... d'addiction. Entre les moyens détournés utilisés par Subaru pour assouvir ses pulsions et l'importance de la notion de self-control, ajoutés à la pression sociale monstrueuse qu'elle subit (et responsable de la situation), c'est en clair dans le texte, pour peu que l'on regarde au delà de cette jolie romance contrariée. Car c'en est bel et bien une : la relation entre Subaru et Aki est au centre de l'histoire, et l'enjeu de celle-ci.


Si les deux adolescents s'aiment depuis toujours, se retrouver du jour au lendemain à vivre en couple est une autre histoire. Et les sentiments réciproques, c'est bien beau, mais les obstacles sont nombreux entre les tourtereaux : différence de milieu et de statut social, mais aussi études à mener à bien, famille à convaincre, devoirs envers celle-ci et adultes prêts à tout. Le manga dénonce de front l'hypocrisie des pédos qui n'assument pas, ceux que seule la loi retient de coucher avec des mineures et guettent avec avidité les douze coups de minuit la veille de leur majorité. Dans un registre plus léger, ça parle également d'amour, tout court, de ce qui fait qu'on aime quelqu'un, de la peur de ne pas être à la hauteur, de perdre l'autre, de consentement.


Tout à coup, on comprend beaucoup mieux cette couverture si sombre. Loin d'être récréatif, le sexe est ici au service de l'histoire et des messages qu'elle véhicule. C'est sexy, indéniablement, mais pas gratuit. Ceci dit, si « No control ! » n'est pas un hentai, on en frôle régulièrement les limites. La censure est présente mais les cases vont bien au delà du suggestif. En marge des activités solitaires, les deux adolescents découvrent également le sexe ensemble, et leur véritable « première fois », dépeinte avec subtilité, montre toute la tendresse qui les unit. Disons que la dessinatrice a su rendre les choses vulgaires quand il le fallait, mais aussi très bien transmettre le lien du couple principal à d'autres moments. Le trait n'a pourtant rien de particulièrement exceptionnel, mais c'est propre et expressif.


Enfin, que dire sur cette édition perfect en particulier ? Le tome est de bonne facture, avec de jolies pages couleur, la traduction est excellente (et donc très crue, vous ne pourrez pas dire ne pas avoir été prévenus), on n'a pas de mal à lire les cases près des marges intérieures et, malgré son épaisseur, le volume reste souple, agréable à prend en main.

En bref

No Control ! mélange habilement érotisme, romance et critique sociale, dans un fourre-tout reliant tout ça de façon cohérente.

7
Positif

Beaucoup plus sérieux que ça n'en a l'air

Une jolie romance avec un couple tout mignon

Le sexe au service de l'histoire, pas l'inverse

Negatif

Subaru se tripote quand même beaucoup

Une certaine répétitivité dans l'humour

Pois0n Suivre Pois0n Toutes ses critiques (310)
Autres critiques de No control
7
No control

No control Staff

Lire la critique de No control

Boutique en ligne
15,99€
Boutique en ligne
15,99€
Boutique en ligne
15,99€
Boutique en ligne
15,99€
Laissez un commentaire
Commentaires (2)
  • Pois0n
    Staff

    @Sensou: sauf que cette série a été dessinée par une femme! Lynn Okamoto n'est que scénariste ici ^^
    Mais tu me donnerais presque envie de jeter un œil à ses autres œuvres... y compris celle dont tu parles xD

  • Sensou
    Membre

    dessinateur (et non dessinatrice) d'elfen lied ;) . C'est sa spécialité de jouer sur deux tableaux à la fois. Ses oeuvres frôlent parfois le ridicule dans leurs mises en scène, mais le fond est toujours au top niveau...
    Sauf peut etre pour sa dernière oeuvre (parallel quelque chose) que j'ai commencé et la vraiment .. je ne comprends pas ce qu'il a voulu raconter ( un isekai qui s'approche d'un hentai).