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Critique de Hôtel Voynich

par Pois0n le mar. 25 avril 2023 Staff

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Tranche de vie... et de mort

Il est des œuvres particulièrement difficiles à décrire. Comment parler d'Hôtel Voynich ? Comment présenter ce petit bijou d'absurde, où, d'un chapitre à l'autre, on suit les tranches de vie de différents personnages autour du fameux hôtel (et parfois un peu le reste de l'île), sachant qu'il y a là-dedans de l'ancien yakuza, des trafiquantes de drogue, plusieurs tueurs à gages, des fantômes, des enfants, des démons, un robot, un ancien catcheur en guise de directeur... Bref, personne, absolument personne, n'est « normal », par conséquent, les interactions de tout ce petit monde ne le sont pas non plus. D'autant que chacun a ses propres secrets et objectifs, pas toujours compatibles avec ceux du voisin de couloir. Mieux vaut prévenir : ne vous attachez à aucun d'entre eux, car la mort frappe souvent !

Le côté décousu de la narration peut, au premier abord, rebuter, mais l'on se rend rapidement compte que c'est au contraire le meilleur moyen d'avoir une vue d'ensemble, approfondissant peu à peu non seulement les nombreux protagonistes, mais aussi l'histoire du lieu lui-même, de façon très naturelle. Un peu comme dans la vraie vie, où l'on apprend progressivement à connaître les gens au fil des conversations, petit détail après petit détail. Et comme dans un tel cadre, le « quotidien » est toujours inattendu, on ne s'ennuie absolument jamais, ballottés entre passages loufoques, violents, histoires de cœur (si, si) et émouvants. Parce que mine de rien, on finit par apprécier tout le monde. Même les plus moralement douteux.

Vous l'aurez compris, la force de l’œuvre, c'est son casting. Et pour l'époque, c'était plutôt pas mal niveau inclusivité, avec notamment un perso ouvertement gay puis bi, un autre en fauteuil roulant, une héroïne borgne, une gamine clairement neuroA... Certes, le cadre s'y prête particulièrement bien. Peut-être est-ce pour ça que ces personnages-là sont si bien traités. Mais vous ne pouvez pas imaginer le bien fou que ça fait de voir un perso handi dont le principal arc narratif est une romance, et non son handicap. Romance pas piquée des vers (quoique...), ça va sans dire. Ne vous attendez pas à quelque chose de classique, ce mot n'existe pas à l'Hôtel Voynich.

S'il fallait trouver un point faible, ce serait peut-être la patte graphique, parce qu'il faut l'avouer, c'est pas très beau. Mais le style colle vraiment à l'ambiance, alors, peut-on considérer ça comme un défaut ? Clairement, ça fait pleinement partie du truc, alors...

Bref, Hôtel Voynich, c'est une série un peu... non, bon, ok, complètement barrée, avec laquelle le premier contact est un peu rude, mais que l'on se retrouve rapidement incapable de lâcher. Et Noeve a particulièrement bichonné les livres pour donner envie de les ouvrir : vernis sélectif, bandeau publicitaire que, pour une fois, on tiendra à conserver, cartes des personnages glissées dans les tomes, traduction au poil, aucune coquille en vue, papier bien opaque, livre ni trop souple, ni trop rigide. Un sans-faute, à la hauteur du contenu.

En bref

En bref? En bref? Déjà qu'en parler pas en bref, c'est pas de la tarte, mais en bref? Alors là, non, avec toutes mes excuses, ça va pas être possible. Relax, la critique est pas longue x)

9
Positif

Les persos dévoilés par petites touches

Toujours absurde, jamais prévisible

Drôle mais pas que

L'inclusivité ♥

Negatif

Visuellement assez bof

Certaines morts font mal au cœur T_T

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