La bulle éclate

Malgré de belles intentions de départ et un joli message final, la série a malheureusement fait un flop pour moi au fil des chapitres à cause d'une narration et de dessins bien trop mal maîtrisés qui viennent casser l'ambiance pleine d'émotion voulue par les auteurs. Dommage.

Cette déception s'inscrit assez rapidement dans la lecture de ce troisième et dernier tome. Débutant de manière assez abrupte, il se poursuit tout du long avec des transitions hachées, marquées, sans fluidité qui donnent l'impression de sauter du coq à l'âne parfois. Les dessins, eux, deviennent de plus en plus consensuels avec un trait bien trop "numérique" pour moi, faisant perdre de sa chaleur humaine à l'histoire. Bref tout cloche.

Ajoutez à cela, une intrigue que je pensais centrée sur deux jeunes ado avec chacun leurs complexes liés à leur apparence ou leur passion, qui va basculer peu à peu dans une intrigue concernant deux personnages totalement annexes et surtout passés qui vont parasiter tout ce dernier tome. Là, je dis stop. Même si l'histoire se veut émouvante avec un duo qui rappelle celui du présent, on ne les connaît pas alors l'émotion ne prend pas du tout de la même façon et surtout les auteurs ne savent pas leur donner corps en si peu de pages, cela sonne très artificiel, avec cette rengaine du "on arrive pas à communiquer"...

Tout cela fait donc très bancal. On a d'un côté une intrigue principale amoindrie, de l'autre une histoire annexe qui vient occuper toute la place, puis les deux qui se rejoignent pour conclure mais c'est extrêmement tiré par les cheveux et surtout précipité. Tout va bien trop vite même si l'urgence est de mise dans ce dernier chapitre pour faire monter la tension et permettre aux mots de se libérer telles des bulles qui éclatent et libèrent. Heureusement que le message est bien passé sur l'importance d'être ouvert d'esprit, de ne pas se moquer de son prochain, d'écouter celui-ci malgré ses différences, mais ça reste quand même très très restreint à un tout petit groupe et la portée universelle que j'attendais au vu du rôle d'influence de l'héroïne est totalement absent. Bref, un sentiment d'inachevé m'a pris en refermant ce livre.