Histoire de (com)battant.e.s

Cette histoire se passe en Irak, de nos jours. Zéré et Nisra sont cousines et Yézidies, elles mènent une vie d’ados entre fous rires et amourettes, une vie d’ado au temps de Daesh quand-même. L’amoureux est un combattant Peshmerga et Mossoul vient d’être prise par Daesh. Depuis longtemps, au village il y a entente et respect entre les gens de différentes religions. Daesh va tout changer. Zéré et Nisra vont être enlevées puis vendues comme esclaves et Yézidie raconte le parcours de Zéré.

C’est un personnage très intéressant : elle est rebelle, maline, irrévérencieuse. Elle a une grande force de vie.

Le scénario de Ducoudray est très bien construit : le rythme est soutenu, il y a des rebondissements, des ellipses. Tout est traité à hauteur d’enfant : c’est une très bonne BD familiale, les enfants peuvent avoir besoin d’éclaircissements et ça ouvre un espace de parole sur bien des sujets difficiles. Mes filles (10 et 13 ans) ont adoré et on en a beaucoup reparlé.

Dès la couverture, j’ai adoré les dessins. Il y a tout : l’ombre menaçante de Daesh, le regard intense de Zéré, les montagnes et les couleurs de l’espoir. Les dessins de Mini Ludvin sont tout simplement magnifiques : les personnages ont les yeux ronds, très expressifs, les paysages sont à couper le souffle, les plans et les angles de vue font varier l’identification. J’avais découvert et beaucoup aimé Mini Ludvin avec Le grimoire d’Elfie, Yézidie confirme encore son style et son talent.

Gros coup de coeur pour cette BD qui aborde des sujets difficiles (Daesh, l’esclavage, le sort des Yézidie) avec un scénario de haut vol et des dessins magnifiques. Je le recommande pour toute la famille.