Vengeur un jour...

De 1995 à 1997, les Avengers n'ont pas été gâtés, entre les faiblardes deux dernières années du volume 1 et la très oubliable parenthèse Heroes Reborn (je n'ai d'ailleurs pas du tout envie de relire les quelques épisodes que je possède). Marvel n'a pas été au-delà du contrat de un an avec les Image Boys et les Avengers et les 4 Fantastiques ont pu réintégrer leur univers d'origine début 1998 (date de couverture). Mark Waid a récupéré la série Captain America, Scott Lobdell s'est occupé de la relance des F.F. avant d'être vite remplacé par Chris Claremont, Thor a du patienter un petit peu avant de faire partie de l'initiative Heroes Return...et Kurt Busiek a hérité de deux titres, Iron Man et Avengers.

Sur Avengers, Kurt Busiek a été associé au dessinateur idéal pour le lancement spectaculaire de cette nouvelle ère en la personne de George Pérez. Le talent de l'artiste parti trop tôt explose dès le prologue qui voit des héros ayant tous été un jour membre des Avengers attaqués par d'étranges créatures mythologiques qui disparaissent ensuite aussi vite qu'elles étaient apparues. Par une nuit sombre et orageuse, l'équipe fondatrice (sans Hulk bien sûr...mais Captain America est considéré comme un membre fondateur même s'il n'a rejoint les Avengers qu'au #4) s'est réunie pour discuter de toutes ces attaques. C'est alors que surgit Thor...le Dieu du Tonnerre est dans un sale état, inquiet et fatigué, et il prévient ses coéquipiers du péril qui approche. L'occasion pour les camarades de reformuler leur serment, une scène qui donne même des frissons à ce bon vieux Jarvis. 

Le péril est tellement grand que la salle de réunion du Manoir est à peine assez grande pour contenir tous les héros appelés pour se joindre à la bataille. Encore une excellente démonstration du don de Pérez pour orchestrer ce genre de moment. Il y a quelques touches d'humour (dont une au détriment de ce pauvre D-Man) avant que le sérieux revienne. D'après Thor, l'Epée du Crépuscule, qui peut aussi bien détruire la création que la remodeler, a disparue tout comme les pierres magiques des Nornes. Les Vengeurs se séparent pour les retrouver et l'une des formations découvre alors que ces objets mystiques sont en possession de Morgane Le Fey. L'enchanteresse celtique kidnappe la Sorcière Rouge et en combinant les artefacts et les pouvoirs de Wanda, Morgane réécrit la réalité...

Donc oui, les Vengeurs viennent de quitter une dimension alternative pour retomber dans une autre. Hawkeye fera même une blague là-dessus au détour d'un dialogue. Mais tout ceci ne dure que le temps d'un arc narratif de trois numéros et cette version fantasy de l'univers Marvel est nettement plus divertissante que toute une année de Heroes Reborn. Pérez s'est amusé avec les designs, tous très réussis, et Busiek en profite pour mettre en avant ce qui fait l'âme de l'équipe dans une suite de rebondissements qui ménage quelques surprises...comme le retour de Wonder Man, que l'on croyait mort depuis le premier épisode de Force Works quelques années plus tôt. 

La relation entre Simon et Wanda, qui l'a littéralement ramené à la vie, sera explorée dans les épisodes suivants. Le #3 se concentre sur l'affrontement final, mené sur un rythme enlevé avec quelques jolies idées visuelles comme lorsque les Avengers forment un "A" pour lier leurs énergies à celles de Wanda. Une belle conclusion pour cette bataille épique...et comme le Fauve le souligne justement à la fin, que vont-ils faire maintenant avec 39 Avengers (sympathique référence aux X-Men) ?