Faire épanouir son rêve par soi-même
Les amateurs de Magical Girls continueront d'être ravies par ce nouveau tome des aventures de nos stellar witches, qui certes n'invente rien mais offrir de jolis moments et de belles références au genre.
Avec cette ambivalence entre légèreté et sérieux, marque de fabrique du genre, Hana Kagami et Kotoko Ichi nous achemine tranquillement vers le climax de la série et nous fait prendre conscience des liens entre chacune de ses héroïnes et ses pouvoirs. En affrontant, Grimm, c'est contre elles-mêmes qu'elles se battent en fait et les autrices offrent un message plein de force aux jeunes lectrices appelées à se dépasser et apprenant à se faire confiance à elle-même. Classique mais toujours nécessaire.
Pour cela les mangakas, avec un joli trait très pop, reprennent des marqueurs du genre voire un peu plus. Dans ce tome, j'ai eu l'impression qu'elles faisaient un peu moins preuve d'imagination, reprenant des scènes telles qu'elles extraites de Sailor Moon ainsi que des schémas narratifs et autres personnages. Je veux bien qu'on admire ou rende hommage mais ici l'emprunt est un peu gros...
Ainsi nous voyons chacune des Stellars hors Miku, la chef (comme Usagi à l'époque), avoir une révélation en se confrontant à leurs sentiments. Celle ressemblant à Makoto (Sailor Jupiter) vit une petite aventure avec une fleur habitée par un esprit envoyé par l'ennemi, ce qui rappelle l'amour de Makoto pour la botanique et la relation qu'elle aussi avait eu avec un ennemi de la même façon. Il en est de même plus loin avec Shizuku, copie conforme de Rei (Sailor Mars) qui se met à craquer pour le bad boy de l'école alors qu'elle est présidente du CDE. C'était pareil pour Rei et son amour décalé pour l'apprenti du temple. On retrouve les mêmes ressorts dans les constructions des personnages et aventures.
Cela va tellement loin que c'est encore plus flagrant pour Miku et Ryusei dans ce tome avec un chapitre d'ouverture où l'héroïne ressemble à Usagi en habit de Princess Serenity et une suite où on se retrouve avec un triangle amoureux rappelant ceux d'Usagi avec Haruka puis avec Seiya. Mais comme le couple est mixé avec la dynamique de celui de Cats Eyes en mode "Attrape-moi si tu peux", j'avoue que je pardonne plus, car c'est plus léger et dynamique. Cependant, ici, on pédale, on patauge, on répète encore et toujours la même chose et le scénario avance peu de leur côté.
C'est tout le problème de la série. C'est joli, c'est mignon, il y a de bons sentiments, de jolis dessins, des héroïnes charmantes qu'on a envie d'encourager et qui transmettent de belles valeurs, mais le scénario est bien creux. On se retrouve à un tome de la fin avec un schéma où se sont les coéquipières de l'héroïne qui en viennent à faire évoluer leurs pouvoirs en vue du grand affrontement final. Schéma vu et revu... Tandis que l'héroïne attend le retour de son prince charmant et qu'on découvre les vrais liens entre "le grand méchants" et nos sorcières en herbe. C'est bien mince...
En bref
Série hommage aux magicals girls d'autrefois, Stellar Witch Lips en est parfois prisonnier au point de répéter tel un disque rayé les ressorts scénaristiques de ses aînés, sans parvenir à trouver sa propre originalité. Le jeune lecteur non au fait de cela passera un joli moment malgré une narration un brin maladroite et archétypale. Le lecteur plus éclairé peinera à trouver ici une touche d'originalité et sera plus dans une redite nostalgique. A voir dans quel camp vous vous situez !
Positif
De beaux et doux dessins très pop
Des héroïnes charmantes avec de bons sentiments
De belles valeurs sur la confiance en soi
A réserver à un jeune public
Negatif
Trop d'emprunts qui frôlent la copie
Une narration maladroite et bancale
Un grand manque d'originalité
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