Critique de Les enfants ne se laissaient pas faire #1
par Korail le dim. 25 juin 2023 Staff
Rédiger une critiqueQuand l’intimité recoupe l’histoire et l’actualité
Les enfants ne se laissaient pas faire est un nouveau carnet de Joann Sfar. Le format carnet de prises de notes implique que ça parte un peu dans tous les sens même s’il y a sans doute un gros travail d’édition. Cela fait partie des éléments que j’ai apprécié : le changement de ton permet des respirations dans des récits souvent très durs. C’est d’ailleurs à noter pour une BD : il y a beaucoup de textes, Sfar raconte ses lectures ou ses souvenirs de lecture, il réagit à l’actualité de la guerre en Ukraine et s’indigne de son traitement médiatique et politique.
Cette guerre, dans le pays d’origine de la famille de Joann Sfar lui permet d’aborder par le dessin et l’écriture des éléments de son histoire familiale, qui recoupe celles des Juifs plus généralement. Il évoque notamment la Shoah par balles. Je dois dire que, même si je ressors traumatisée par tous ces passages là, même si ma foi en l’humanité a encore pris un coup, je partage l’avis de l’auteur : il faut savoir ce qui s’est passé, il ne faut pas oublier pour reconnaître si nécessaire les premiers signes d’un génocide. Ces carnets sont à lire ne serait-ce que pour ce devoir de mémoire.
Mais j’ai aimé aussi les passages plus légers sur son fils, son chien, ses difficultés respiratoires et ses problèmes de poids ; bref ses petites exaspérations quotidiennes, j’ai adoré le bon sens et l’humour de son grand-père surtout.
Côté dessin, c’est Sfar, on aime ou pas. Pour ma part, j’adore son trait tremblé crayonné et je le préfère même en noir et blanc donc ici, c’est parfait.
Il y a quand même des choses qui ne m’ont pas plu, notamment certaines remarques ou analyses mais c’est un carnet de réflexions, de moments pas une thèse ou un essai alors, c’est vrai, j’ai été agacée voire déçue mais un peu comme on l’est par un copain. C’est le caractère intime des carnets qui permet cette familiarité.
Ça ne m’empêche pas de recommander de lire ces carnets très personnels : on apprend des choses, on rit, on est touché, retournés, agacés aussi certes mais on ne reste pas indifférent. Une BD sur ce qui construit Joann Sfar, sur son histoire, sa famille, ses rencontres et son quotidien, sur la guerre en Ukraine et sur la Shoah. Ça parle à chacun d’entre nous, forcément.
En bref
Je recommande de lire ces carnets très personnels : on apprend des choses, on rit, on est touché, retourné, agacé aussi parfois mais on ne reste pas indifférent. Une BD sur ce qui construit Joann Sfar, sur son histoire, sa famille, ses rencontres et son quotidien, sur la guerre en Ukraine et sur la Shoah. Ça parle à chacun d’entre nous, forcément.
Positif
analyse personnelle
mélange de ton
indignations de l'auteur
dessins
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