Yû, la terreur des Yankees

Résumé : Yû Kamishiro est un lycéen qui ne se sent à sa place ni à l’école, ni chez lui. À vrai dire, il ne se sent même pas exister. Un beau jour, il apprend à exécuter un jab-cross, l’enchaînement de base de la boxe, et se met à sortir la nuit dans le quartier de Shimokitazawa pour y chasser les yankees. Enfin, plus exactement, il ne fait que se défendre de ses agresseurs, ce qui va lui valoir le surnom de « chasseur de yankees de Shimokita ».

Alors qu’il pensait trouver dans la ville nocturne sa terre sainte, sa place dans ce monde, Yû va être aspiré dans une spirale de violence, et un groupe de yankees va engager un membre du club de judo de leur lycée afin de le combattre en duel. Le combat existentiel de Yû commence maintenant !

Très surprenant, voilà mon ressenti après ma lecture des deux premiers tomes de Holyland. Le premier tome nous balance directement dans « l’action ». On apprend rapidement qu’un jeune homme tabasse des Yankees dans un quartier. On se dit qu’on va se retrouver dans un énième manga de baston un peu à la frontière du Furyo mais il n’en est rien. On est ici, dans un concept de manga / reportage plutôt. Un peu comme Hiroki Endo sait le faire dans MMA, Kouji Mori nous donne presque un cours de combat de rue. On retrouve ce qu’il fait dans Genesis, avec des encadrés qui viennent nous donner quelques informations historiques / didactiques.

Dans ce premier volume, le protagoniste, Yû Kamishiro, reste un grand mystère. On sent qu’il n’est pas bien dans sa peau, en manque de confiance. On se sait pas pourquoi il sait exécuter à la perfection un jab, ce fameux coup de boxeur, on sent juste qu’il a beaucoup d’intuition et qu’il terrorise les Yankees. Il a l’air d’avoir beaucoup souffert dans la vie physiquement et psychologiquement, il m’intrigue beaucoup. J’aimerai connaitre son passé, pourquoi dans des moments dangereux il est capable de sortir des gros coups de boxeur ? Son but, trouver sa place dans ce monde.

Ce que j’ai bien aimé dans ces combats c’est la non résistance des personnages quand il se reçoivent un coup. On est habitué à des show exceptionnels souvent dans les mangas de baston, avec des retournements de situation. On n’est pas du tout dans ce délire avec Holyland, les personnages ne sont pas résistants, ils subissent de lourds dégâts, se fatiguent. Les combats sont donc expéditifs avec souvent deux trois coups donnés. On a vraiment l’impression d’être dans des combats réels. Souvent l’auteur s’immisce lors de ces combats pour expliquer tel ou tel coup, d’ailleurs il n’hésite pas a préciser la dangerosité du combat de rue et à certaines dérives.

L’histoire reste très sommaire, les Yankees ne voulant quand même pas en rester là, ils vont évidemment ramener leur meilleur combattant. L’occasion pour Kouji Mori de nous parler plus en détail de cet art martial.

Au final, j’ai adoré, je suis carrément le public pour ce genre de lecture. J’aime beaucoup les arts martiaux en général et Aikidoka, je me retrouve complètement dans ce qu’explique le mangaka dans Holyland. La lecture peut être déconcertante pour certains où l’auteur nous sort souvent de l’histoire avec ces différentes interventions.