Passions gémellaires
Terminus tout le monde descend ! Panini est arrivé au bout des deux séries majeures d'Akimi Yoshida qu'ils avaient décidé de publier. Croisons les doigts qu'une prochaine, Eve la suite de Yasha, par exemple, arrive prochainement !
Que dire de ce final ? Yoshida est encore une fois une reine du timing et de la montée en pression dans cet ultime volume qui va à cent à l'heure tout en se ménageant de belles respirations pleines de sagesse et d'émotion. L'autrice aura réussi à tenir jusqu'au bout son thriller familial virologique. Et si je pinaille, seule la fin me semble un peu précipitée dans les dernières pages et aurait mérité au moins un chapitre de plus pour mieux poser cet après si doux-amer.
De bout en bout, en tout cas, la série aura été réussie. Moins chargée émotionnellement que Banana Fish, elle propose une intrigue plus resserrée et moins tentaculaire mais tout aussi passionnante. L'autrice aime le thème des familles dysfonctionnelles, des relations toxiques, de l'amour plus fort que tout mais tragique ou encore du virus / drogue. Ici cependant ce dernier est plus un prétexte finalement à la réflexion sur la science en général et ses expérimentations, qui trouve dans cet ultime volume un final déchirant quant aux origines et aux liens de Rin et Sei. J'ai beaucoup aimé.
Mais comme je le disais dans le tome précédent, même si c'est un thriller extrêmement bien fait et haletant, c'est avant tout la dimension humaine que je retiendrai ici avec les réflexions de l'autrice autour de la parentalité et de la famille nucléaire classique. Elle démontre qu'un enfant n'a pas besoin forcément de deux parents pour bien grandir, une mère solo peut aussi très bien s'en sortir. Elle montre surtout qu'il vaut mieux un parent aimant que deux dysfonctionnels et toxiques. Enfin, elle montre que les liens du coeur sont plus forts et importants que les liens du sang, que ce soit en amour ou en amitié.
Ce dernier tome est donc une succession de scènes d'action entrecoupées de scènes plus intimistes et intérieures pour sublimer les sentiments de chaque personnage. Rin et Sei ont bien sûr droit à leur lot de scène faisant évoluer chacun d'eux vers la "version ultime de lui-même" comme dirait une autre autrice, mais ils ne sont pas les seuls, impossible ne pas être touché par le sacrifice de Takeru ou l'amour universel de Ru-Mei. L'autrice nous bouleverse par ces écritures âpres mais réalistes de leurs sentiments doux-amers. Et jusqu'au bout, elle nous ravagera et fera verser une petite larme. Sa marque de fabrique !
En bref
Yasha s'est donc terminé avec fougue et panache sur une note douce-amère tellement juste qu'on ne pourra l'oublier. Yoshida y aura à nouveau proposé ce qu'elle sait faire de mieux : du thriller ciselé couplé à une histoire sociétale forte dans ses questionnements scientifiques, moraux mais également humanistes, le tout avec des émotions forts juste. Il faut maintenant que Panini nous sorte sa suite Eve no Nemuri, dont il est question dans la postface signée Shimako Satô, réalisatrice et scénariste de son adaptation télé.
Positif
Un rythme haletant jusqu'au bout
Un duel fratricide rondement mené
Une très belle écriture des personnages
Une chouette mise en scène de l'action, bien percutante
Negatif
Un final trop abrupte, il manque des pages, il manque des clés
Un pan de l'histoire (la géopolitique) abandonnée
Des dessins toujours clivants
Laissez un commentaire
Commentaires (2)
Tampopo24
StaffOui, excellent choix !
Auray
StaffBon, bah j'ai bien fait de prendre le premier tome en dirait lol