Quand Kei côtoie des Yokai....

Petit shonen de chez Nobi-Nobi, le label jeunesse de Pika,  voici Yokai War - Guardians, un titre sympathique et entrainant qui nous plonge (une nouvelle fois) dans le monde tantôt drôle, tantôt mignon, tantôt flippant des yokai, ces fameuses créatures spirituelles issus du folklore japonais.

De nombreux manga ont été consacrés ou ont déjà évoqué le thème des yokai qui à travers leurs multiples représentations ( en manga comme en animation d'ailleurs) représentant une part non négligeable de l'imaginaire direct ou indirect du manga. 

Ce premier tome sur trois de Yokai Wars Guardians  introduit une aventure frénétique où un collégien chagriné et en colère depuis la mort de son père, se retrouve propulsé dans le monde des yokai. Ce collégien du nom de Kei découvre alors qu'il est le lointain descendant d'un puissant chasseur de démon et qu'il doit sauver le monde aussi bien spirituel que humain d'une monstrueuse menace. 

Ce simple pitch loin d'être original avec cette figure d'un adolescent -incarnation d'un lointain héros est rattrapé par l'énergie communicative de la mangaka Sanami SUZUKI (La jeune fille aux allumettes)  qui dépeint toute une galerie foisonnante de yokai et autres créatures surnaturelles.

La dessinatrice multiplie les chara-designs loufoques et familiers de ces créatures avec un sens du dessin qui oscille entre l'onirisme frénétique et un bon mélange d'espièglerie et de frisson. Les créatures sont introduites dans un joli fourre-tout où les lecteurs passionnés de folklore japonais pourront se régaler devant certains yokai très connus comme le fourbe Tanuki. C'est par ailleurs une amorce sympathique pour un jeune lectorat comme le souhaite la ligne éditoriale de ce manga. On s'amusera d'ailleurs de certains passages comme la réunion au sommet façon G20 des créatures fantastiques ou encore on frissonnera devant l'apparition titanesque du Yokaiju. Pour cela, la mangaka se montre assez polyvalente dans son style entre des planches fortement noircis et d'autres beaucoup plus délurées et inventives comme cette espèce de train-fantôme qui fait le lien entre le monde des humains et celui des esprits. C'est un joyeux bordel que la mangaka assouplit aussi avec une petite dose d'émotions autour de son jeune héros. 

Ainsi, bien que les yokai soient une part importante de cette courte série, la mangaka se focalise aussi bien sur Kei et son petit frère Dai dont la relation est devenue difficile depuis la disparition de la figure paternelle. Rien de bien nouveau mais au moins, ce début de série possède une étoffe dramatique qui relève aussi le niveau de l'intrigue et ne propose pas un simple tour de manège folklorique...