Anges et démons

Néro porte sur son front, la marque d’un rituel inachevé. Inachevé car, au contraire du fils d’Abraham, se rebellant contre son père, pour éviter de finir tel l’agneau, en sacrifice, Néro a tué son père, mettant fin au rituel.

Dans la période sanglante des croisades, chaque religion combattant contre l’autre pour la vénération d’un Dieu unique, certains pensent que la solution pourrait-être les Djins, esprits malins et certainement maléfiques. Un faux croisé, ancien moine copiste, attend grâce à eux la guérison éternelle. Les combattants musulmans espèrent, avec leur aide, renverser l’envahisseur chrétien. Mais commande-t-on à un esprit malin ?

A la fin du premier tome, le rituel à nouveau tenté dans une grotte proche de Damas a réveillé et libéré certains esprits qui, désormais, se déploient depuis ce centre en utilisant l’eau, le feu ou les êtres humains comme véhicule. Néro, toujours plein de colère pour ce meurtre initial ô combien dramatique, pense avec son épée qui lui fraie un chemin au milieu des embuches. Dans le même temps, d’autres, saisis par la proximité de la fin du monde, fuient la haine pour laisser une place à l’amour.

Les dessins sont toujours frappants ; Tableaux fantastiques impressionnants de l’homme face à une puissance qui le dépasse, ou case à contrejour d’un feu de bois qui réchauffe le sang accumulé des combats, pour qu’il s’échappe de l’âme qu’il noircissait et donne une chance à un métissage religieux.

Récit de fureur, d’eau et de sang, épopée fantastique en terre trois fois sainte, les auteurs renouvellent avec brio l’épopée éternelle du bien contre le mal, de l’acceptation de la finitude face aux chimères de l’immortalité.