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Critique de Beauty and the Beast of Paradise Lost #3

par Tampopo24 le mar. 19 sept. 2023 Staff

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Qui est le vrai monstre ici ?

J’avais déjà trouvé les deux premiers tomes joliment sombres mais ils ne parvenaient pas à franchir le seuil leur permettant d’être marquant. C’est chose faite avec ce 3e volume qui vient approfondir d’une belle façon la relation de la Belle et sa Bête.

Yuki Kaori passe la seconde dans ce tome, offrant action, tension et émotion, autour de la Médium, femme jalouse de l’amour de la Bête pour la première Belle et surtout jalouse de la beauté de cette dernière, qui va s’en prendre à notre Belle en représailles. Querelle de femmes pourrait-on dire, car crêpage de chignons nous avons, mais surtout cri du coeur de l’autrice envers ce diktat de la beauté et de la jeunesse.

Avec ses allures de conte de fée cruel, Beauty and the Beast of Paradise lost vient transformer dans ce tome toutes les promesses faites. Avec une narration plus dense, plus énergique, plus émotionnelle, l’autrice nous touche par le parcours des personnages et le drame que connaît notre Belle qui vient la rapproche de la Bête. C’est extrêmement bien joué, orchestré comme au théâtre sous la coupe de Yuki Kaori avec un sens beau sens du mélodramatique mais juste dosé comme il faut pour ce type de récit.

On en a vient à plaindre aussi bien la victime que son instigatrice, la Médium étant aussi un personnage déglingué que la société a détraqué et transformé en l’être cruel qu’on connaît. Belle, elle, n’a rien demandé dans tout ça et est une victime collatérale qui heureusement, sans le vouloir – et c’est ce que je reprocherais ici, elle est un peu trop passive à mon goût -, va profiter de cette attaque pour se rapproche de la Bête qui se reconnaît en elle. Elle y gagne aussi une nouvelle amie, en la personne d’Isolde, à qui elle ouvre son coeur, ce qui lui rend son humanité. Cette question est d’ailleurs au coeur de l’oeuvre : qu’est-ce qui définit l’humain ? Quel est le rôle des apparences dans tout ça ? Est-ce que ne pas correspondre aux critères de beauté de la société, c’est être monstrueux et donc un monstre par essence ? Qu’est-ce qu’un monstre au final ?

C’est joliment fait avec un imaginaire gothique très réussi. La Médium fait vraiment froid dans le dos quand elle passe à l’attaque. L’idée du vol du visage a une symbolique forte, tout comme le rôle de la croix récupérée auprès de la Bête. J’ai également apprécié de voir se glisser un personnage comme Isolde, une femme transformée en Idole a priori sans âme mais qui en a gagné une avec le temps et l’aide de son docteur. Lui aussi a un sacré look, inspiré tout droit des médecins d’autrefois avec son masque pointu, ce qui me plaît beaucoup. L’autrice utilise vraiment à fond ce décor de conte de fée sombre à l’ancienne.

En bref

Conte gothique exploitant à merveille son matériaux de base, Beauty and the Beast est une très jolie réinterprétation de l’autrice d’un conte classique avec sa propre patte à elle et ses propres obsessions. J’ai été touchée par le drame de Belle dans ce tome, son rapprochement avec la Bête qui fait tout pour l’aider et sa nouvelle amitié originale avec l’idole Isolde, le tout dans des dessins somptueusement sombres. Cette manière de nous questionner sur notre part de lumière et d’obscurité quant aux notions de monstre et d’humain me parle.

7
Positif

Un superbe décor gothique

Une revisite des contes de fées pertinente

Des questionnements forts sur la monstruosité et l'humanité

Le rapprochement Belle-Bête

Le rôle d'Isolde

Negatif

Une héroïne un peu passe-partout et fade

Une histoire qui a manqué d'impact jusque là jouant trop sur son décor

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