Une réédition soignée avec un petit prix mais pour un (trop ?) petit format

C’est avec une immense joie que j’ai appris la réédition de la série l’habitant de l’infini. L’idée de la faire en volume double n’est pas une mauvaise idée puisqu’elle permet d’avoir moins de volumes, 15 en tout. Lorsque j’ai pu enfin avoir ce premier tome entre les mains, deux choses m’ont immédiatement frappé.

- La première c’est la qualité de la couverture, simplement magnifique en noir et blanc sur un papier très agréable au toucher.

- La seconde c’est le format. L’édition initiale était en 15x21, désormais l’éditeur a fait le choix du 13x18 et je trouve personnellement cela dommageable pour se rendre compte du travail graphique de l’auteur.

Ce choix dessert significativement la série mais est compensé par son prix. Nous avons un volume double à seulement 13,95€ contre 10,95€ pour un volume simple dans la précédente édition soit la série en volume double à 209€ contre 328€ initialement. A une époque où l’inflation rend le porte-monnaie plus rapidement vide, ce n’est pas un mauvais calcul.

Pour ce qui est de l’histoire, on fait la connaissance de Manji, un jeune samouraï devenu immortel grâce à des vers. Ces derniers vivent désormais dans son corps et réparent tous ses tissus, que la chair soit entaillée ou même coupée. Il sillonne le Japon médiéval sans maître. Lors d’une rencontre, il découvre que lui, l’homme aux cent victimes, pourrait expier ses fautes en éliminant mille scélérats. Il va donc prendre la route afin d’atteindre ce but. Sur sa route, il croisera la jeune Rin.

Le scénario est plutôt bien ficelé. L’auteur arrive dans ces deux premiers tomes à nous décrire le passé de Manji et comment il a récupéré ses vers mais également celui de Rin et la vengeance qu’elle a décidé de mener. En parallèle, on avance dans le présent enchaînant les combats, allant de rebondissement en rebondissement et offrant quelques révélations au passage. Ce qui est un peu lassant dans ces débuts, c’est que Manji doit obligatoirement être blessé mortellement avant d’attaquer sérieusement son adversaire, cet aspect un peu répétitif est dommage. Toujours est-il qu’on suit avec beaucoup d’attention la quête de notre improbable duo et que les combats sont parfaitement décrits. Le petit plus de cette série est la partie poétique. Au fil des pages, l’auteur glisse quelques poèmes dont la douceur vient trancher avec les effusions de sang.

Côté dessins, rien à redire, l’auteur à une patte graphique magnifique et le lecteur en prend plein les yeux. La description des combats, les décors, les armes, les personnages, le travail est soigné et donne un rendu qui donne envie de lire la suite.

Enfin, l’éditeur a choisi en parallèle d’éditer un spin-off, Bakumatsu, qui se situe des dizaines d’années après la série initiale. Il sortira au même rythme que la réédition. Une bonne nouvelle puisque ce spin-off est inédit en France.

Un très bon manga de sabre qui est enfin réédité dans une édition de qualité même si on peut regretter le format plus petit. Le soin apporté pour la couverture est un plus. On prend beaucoup de plaisir à suivre Manji et Rin dans leur quête respective et on savoure ces scènes de combats illustrées d’une main de maître. Vivement le tome 2.