Être seuls à deux

Suite et fin parue en même temps, elle permet d'avoir une histoire complète rapidement. Entre émotion et dénonciation, ce second tome aura apporté une jolie conclusion, probablement trop simple, trop rapide, trop facile, mais jolie.

J'ai à nouveau pris du plaisir à voir se confronter les deux solitudes de nos héros. Celle du jeune Hajime qui pense n'être connu, reconnu et apprécié qu'à cause de son nom de famille et du statut privilégié de son père. Celle du plus âgé Hirose, qui est resté assez candide dans l'importance qu'il accorde en tout point à la justice, ce qui lui joue des mauvais tours. Il est émouvant de les voir ensemble trouver leur place à deux.

Si j'oublie la différence d'âge sur laquelle je reviendrai, j'aimé globalement leur histoire, faite de fuite en avant, avant d'être rattrapé par la réalité et de s'y confronter. J'ai aimé le discours sur la solitude d'Hajime et celle sur la probité d'Hirose. C'était bien vu son implication dans une affaire de fraude qu'il cherchait à dénoncer. Je n'avais pas imaginé ce boulot pour lui.

En revanche, la narration est bien trop rapide. L'autrice s'attarde en long en large et en travers sur des scènes de sexe dont l'utilité (en hors d'un plaisir coupable) reste à prouver. Du coup, il y a plus assez de pages pour le reste du scénario et c'est bien dommage. Le final est trop rapide, trop précipité, de la fin de leur fugue aux conséquences de celle-ci. C'est tellement rapide que ça en revient trop facile également. Pas de tension, pas de drame, tout se résout en 2 pages.... Bof.

J'ai aussi eu, comme prévu, beaucoup de mal avec la différence d'âge de nos héros. L'autrice aurait pu imaginer un Hajime plus âgé, étudiant et non lycéen (c'est ce que le résumé, un peu trompeur, pousse à croire), moins candide. Parce que là, le cliché du jeune naïf, c'est de trop pour moi. Je ne suis pas du tout fan du trip, je vais éduquer un novice et tout lui apprendre. Ça me met hyper mal à l'aise et ici, on s'y attarde et attarde. De plus, j'ai trouvé leur relation bâtie bien trop rapidement pour ne pas me questionner sur la réalité de ses sentiments. N'est-ce pas plutôt de l'admiration ou une forme de syndrome de Stockholm ? J'ai vraiment du mal.

J'aurais pourtant aimé aimer car le rapprochement de ces deux solitudes est un sujet qui m'a touchée et j'aime aussi le schéma de la fugue amoureuse en mode road trip et fuite en avant. J'aime aussi le côté enquête, même s'il est sous-développé. Bref, il y avait de quoi faire.