Quand les fous passent à l'action !

Ce tome de malade ! J’en ai adoré la construction toute en tension jusqu’à l’apothéose finale. Décidément Asuka Konishi joue à merveille sur les codes de la romance x yakuzas.

On sait depuis plusieurs tomes que des choses se trament en arrière-plan entre les différents clans et que les grands-pères respectifs de nos héros sont menacés, donc en danger, mais de là à imaginer ce qui se passe ici, il y a fossé. Fossé franchi par l’autrice avec un talent certain.

Elle démarre son tome plutôt tranquillement avec un chapitre très tranche vie où nous allons à la rencontre de la famille de Kirishima pour découvrir qui il est. C’est tout à fait bienvenue, car comme l’héroïne nous sommes totalement dans le flou avec lui depuis le début et ça commence à faire. J’ai donc pris beaucoup de plaisir à rencontrer sa tante, une femme comme je les aime avec un sacré charisme et répondant mais aussi une belle âme. J’ai beaucoup aimé ce choix de passer par elle pour le découvrir et que ce choix vienne de lui en plus. Ça en dit long sur sa personnalité complexe mais aussi très humaine derrière ce masque de psychopathe. Un vrai beau moment et une jolie évolution de ce couple improbable sous nos yeux.

La suite, elle, est à l’opposée de ce moment de calme et de répit. L’autrice installe savamment une situation explosive glaçante avec l’antagoniste présent en couverture. Elle nous fait sentir dès le début de ces chapitres que quelque chose va arriver mais sans réellement nous dire quoi. Et quand cela arrive, elle tient, tient, son suspense de bout en bout, faisant dévier son récit vers autre chose, un autre chose même humoristique, alors que la tension et la frayeur montent à côté. Une vraie écriture de psychopathe !

C’était extrêmement bien fait. J’ai adoré cette gageure de l’autrice. C’est un très beau coup de chapeau, il fallait oser un tel décalage entre les intentions et les actes. C’était surprenant, stressant, flippant. Et les héros s’en sortent à merveille, Yoshino en se montrant rassurante et Kirishima en dévoilant son humanité à travers ses peurs. Un moment important et révélateur pour la suite je pense, au-delà de ce que cela dit sur la politique des clans et les tensions à venir entre yakuzas, car c’est fondateur aussi pour les personnages et leur évolution.