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Critique de The Hitman #1

par Le Doc le sam. 14 oct. 2023 Staff

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Je m'appelle Tommy Monaghan et je tue des gens pour de l'argent. Faut bien bouffer.

En 1993, DC Comics a publié un crossover intitulé Bloodlines dont l'intrigue s'est étalée sur une vingtaine de numéros annuels et une mini-série épilogue. Bon, j'avoue que je ne connaissais pas ce Bloodlines et la plupart des témoignages (dont ceux qui figurent dans cet album) n'en parlent pas vraiment comme d'un incontournable de l'univers DC. Dans cette histoire, une race d'extraterrestres particulièrement hideux (et c'est vrai que leur design est affreux) envahit la Terre pour s'attaquer aux humains car ils sont friands de liquide céphalo-rachidien. Toutes les victimes ne succombaient pas aux attaques des aliens parasites et certaines se retrouvaient dotées de pouvoirs. Un moyen pour l'éditeur de créer une nouvelle vague de méta-humains adaptés aux années 90...mais l'initiative ne fut pas couronnée de succès. Il faut en effet être un fondu de DC pour se rappeler de noms comme Bloodpack, Razorpack, Loose Cannon, Argus ou  Gunfire, qui font surtout penser à des créations de Rob Liefeld pour Extreme Studios. Il n'y a qu'un seul personnage qui a su tirer son épingle du jeu, devenant un second rôle de la série Demon avant d'obtenir sa propre série entre 1996 et 2001, le Hitman de Garth Ennis et John McCrea.

Tommy Monaghan est un tueur à gages du Chaudron, le quartier irlandais de Gotham City. Alors qu'il s'apprêtait à remplir son prochain contrat, tuer le caïd du crime Robert Dubelz, sa cible lui passe sous le nez quand le bonhomme sert de goûter à l'alien Glonth. Tommy est également agressé par Glonth mais l'expérience lui confère des super-pouvoirs : la capacité de lire dans les pensées et une vision à rayons X (avec un effet secondaire, ses yeux devenant noirs, l'obligeant à porter régulièrement des lunettes teintées). Tommy Monaghan est apparu pour la première fois dans l'annual de la série Demon, qui venait d'être reprise par Garth Ennis et John McCrea, et après l'annulation de Demon, les deux compères n'ont pas attendu longtemps pour animer le titre régulier de Hitman

Il n'est pas étonnant que Hitman soit le seul personnage mémorable sorti de Bloodlines. Garth Ennis a dès le début soigné sa caractérisation et John McCrea lui a donné une silhouette, un look identifiable (son long imper, ses lunettes, son sourire en coin), qu'il a ensuite peaufiné dans un épisode de Batman Chronicles avant le premier épisode de la série solo. Enfin "solo", pas tant que ça...car autour de Tommy gravite une distribution secondaire qui fait tout le piquant du bouquin. Il y a Pat, le meilleur pote de Tommy depuis l'enfance; Sean, le propriétaire du Sleazy Bar où se réunissent tous les "hitmen"; Natt le Galure, qui a rencontré Tommy à l'armée; Ringo Chen, assassin aux faux airs de Chow Yun Fat; Deborah Tiegel, flic et intérêt amoureux de Tommy; Hacken, habitué du bar et source de nombreuses scènes comiques; Sixpack, un nabot toujours ivre mort qui se prend pour un super-héros...

Un casting savoureux et attachant qui anime une suite d'épisodes mêlant efficacement action musclée, humour jubilatoire, drame et horreur. En plus du Demon Annual et du Batman Chronicles, le sommaire propose les 20 premiers épisodes de Hitman, composés principalement d'arcs narratifs en plusieurs parties, à part le Hitman #8 qui se déroule pendant l'événement Final Night. Tommy et ses potes se racontent des anecdotes de leur passé en attendant la possible fin du monde et c'est tour à tour drôle, intense, touchant...sentiments exacerbés car cette nuit perpétuelle survient à un moment difficile pour les protagonistes, après la mort d'un des leurs.

L'amitié est l'un des moteurs d'Hitman...autant que les morceaux de bravoure, bastons et gunfights sanglants et délirants (la très drôle nuit des animaux zombies) et la savoureuse galerie de vilains. Vu que les aventures de Tommy sont bien implantées dans l'univers DC, Garth Ennis utilise bien évidemment d'autres héros et vilains et tous ne sont pas logés à la même enseigne...Kyle Rayner/Green Lantern en prend pour son grade et j'avoue que même si le trait est forcé, j'ai trouvé ces épisodes très amusants. Mais ce n'est rien comparé à l'arrivée de la croquignolesque Section 8 dans les derniers chapitres...Bueno Excellente !

Ce nouveau pavé de la collection Urban Cult est une initiative bienvenue (encore une !) de la part de l'éditeur. Et j'ai déjà hâte de retrouver Tommy Monaghan pour une suite qui proposera également en complément les deux arcs de Demon avec notre irlandais tueur de méchants en guest-star.

En bref

Des postfaces signées Steve Dillon et Kevin Smith sont disponibles en bonus en fin de volume.

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