A l'assaut de l'Académie !

Amatrice de récit à décor historique même quand ils sont fictifs, même si je n'aime pas trop les décors XIXe en dehors des romances et du steampunk, j'étais curieuse de me frotter à Baltzar, cette chronique militaire avec soldats aux allures de soldats des guerres napoléoniennes. La surprise fut au rendez-vous.

Comme toujours chez Meian, c'est une édition de qualité, à prix raisonnable qui nous attend avec clés de compréhension à la fin, bon papier et jaquette résistante, le tout pour une série désormais bien lancée avec déjà 16 tomes au Japon et un premier gros arc se terminant au tome 10 si jamais vous aviez peur de vous lasser. Voilà qui est parfait pour se lancer !

Avant de commencer l'aventure, j'étais persuadée d'avoir ici un titre qui allait me plonger en plein dans une guerre fictive rappelant celles ayant confronté la France à ses voisins au cours du XIXe. Quelle surprise au final de me retrouver non pas tellement avec un soldat qu'avec un instructeur militaire parti aider un pays voisin à former ses soldats. Ce pas de côté inattendu à changer ma vision de cette lecture et je me suis plu à ce récit dans une académie militaire.

Pour autant, le récit est très formaté. On retrouve pas mal d'éléments obligés tels que l'arrivée un peu froide, la surprise pour dérider tout le monde, le personnage récalcitrant, la bourde qui met le héros en porte-à-faux / danger. Le héros est également un archétype avec ses allures de beau gosse sûr de lui, malin, un peu cabotin qui attire directement la sympathie ou l'inimitié avec son caractère solaire et ses capacités. Cependant, c'est plaisant de découvrir la vie à l'académie, les rivalités entre les différents corps de l'armée, la réaction de la population voisine face à ces manoeuvres, le contenu des apprentissages, les visées politiques, la technologie, etc. On prend un vif plaisir à suivre tout cela au cours des aventures de notre héros instructeur.

Le premier tome se veut une large introduction à cet univers historico-fictif qui joue avec les codes du XIXe mais dans des pays fictifs. Il se dégage d'abord une certaine ferveur, puis peu à peu on sent poindre les limites morales de tout ça. J'ai aimé que l'auteur pointe l'horreur et l'absurdité des dirigeants, leurs manoeuvres politiques tordues qui ont des conséquences dramatiques. Mais j'avoue que sa façon de passer très rapidement sur une situation morale discutable que le héros choisit bien vite d'ignorer m'a mise mal à l'aise. Oui, c'est un militaire mais est-ce que ça excuse tout et notamment est-ce que ça oblige cette obéissance aveugle ? J'espère qu'il y aura une remise en cause de cela au cours de la série.