Révolution sociale

Comme l'annonce la présence de ce cher révolutionnaire en couverture, la Révolution est en marche ! Après une guerre fratricide au Baseland, l'auteur nous entraîne dans les coulisses de remous politiques d'ampleur. 

Avec une narration décidément très dense (trop parfois ?), l'auteur nous fait un sacré virage politique, délaissant un temps l'armée et ses militaires sur le terrain qu'on a bien vu les tomes précédents, pour s'intéresser à ceux qui les dirigent. Nous faisant voyager de Baselland à Weiben, il exploite à fond ce qui vient de se jouer pour faire changer les régimes et politiques de ces deux états en ébullition. 

Je dois dire que j'ai beaucoup aimé cette nouvelle association où l'on voit Baltzar pris au milieu des menées politiques de ceux qui l'entourent des deux côtés de la frontière. C'est fait un peu rapidement et grossièrement mais toutes les grosses ficèles y sont pour montrer comment passer d'une monarchie à un semblant de démocratie au Baselland et c'est assez délectable à voir. Je me suis amusée de la façon dont le second prince a manipulé son monde, dont il a joué des candidats extrémistes qui allaient apparaître pour mieux s'imposer comme la voix de la raison. La révolution est définitivement en marche. 

Du côté de Weiben, c'est bien plus compliqué, plus douloureux aussi, et j'ai trouvé le scénario parfois alambiqué pour pas grand-chose. Baltzar y retourne pour répondre de son rôle pendant la guerre, mais il se retrouve au coeur de complots de plus vaste ampleur. Le lecteur, lui, se retrouve au milieu de manoeuvres politiques de tout bord, cherchant à rapprocher ou écarter notre héros, cherchant à conforter ou changer la gouvernance. Et notre héros et ses alliés sont ballotés d'un événement à l'autre, d'un groupe à l'autre, notamment le jeune duo Jurij - Timo. Je n'ai pas été autant emballé que côté Baselland, j'ai trouvé cela plus artificiel et tiré par les cheveux, moins ancré dans une réalité calquée et interprétée par l'auteur, mais plus une grosse extrapolation en roue libre, rendant le développement bancal. J'attends de voir si la suite me convaincra plus.