L’amour au cœur du mal

Le cycle des Sudeènne renoue avec le personnage de Sioban. Accompagnée de Seamus, elle a rejoint les terres de son oncle. Les légendes la suivent et elle hérite d’un bâton de pouvoir sur un dragon, réincarnation du mal, qu’elle finit par détruire en le touchant au cœur. C’est au cœur aussi que sa cousine, fille de son oncle Lrd Héron, un peu sorcière, touche les hommes pour assoir son pouvoir, avec l’aide de poison si nécessaire. De fil en aiguille, de mal en pis, l’ombre du mal semble gagner du terrain, avec pour véhicule la cousine Alyssia, aussi belle que vénéneuse. Elle pousse Seamus à la déraison et profite de son désarroi pour l’accuser d’un crime qu’il n’a pas commis. Devant la réaction finale de son père, qui choisit la paix et la raison, elle décide de montrer sa vraie nature.

Sur ces terres désolées, ces îles balayées par les flots et le vent, les légendes, sous le crayon de Dufaux, peuvent prendre vie à tout moment. La qualité de Paul Teng est de leur donner une existence époustouflante et magnifique sur le papier. Depuis les personnages, avec leurs sentiments si bien rendus, de l’effroi à l’extase, jusqu’aux décors intérieurs et extérieurs, les contes anciens déploient leurs mythes et leurs épopées dans un écrin graphique impressionnant.

Des couleurs superbes viennent compléter cette épopée fantastique d’un autre temps.

Avec les Sudenne Dufaux renoue avec le personnage à la fois mythique et tellement contemporain de Sioban, qui sait discerner le mal derrière les apparences, reine d’un monde où les légendes côtoient le quotidien, magnifiés par le dessin et la mise en couleur.