Les chèvres et les loups

La série Jour J donne l’opportunité à son auteur de réécrire l’histoire. Il faut alors du talent pour proposer une alternative crédible et qui emporte le lecteur. Jean-Pierre Pécau a ce talent de conteur machiavélique, qui utilise des morceaux de réel et de vérité pour créer un nouveau mirage qui sous sa plume devient uchronie. Dans ce diptyque que clôt ce tome 49, Bobby, le frère de JFK, se représente à la maison blanche sur les pas de son frère, et sur le même programme : arrêt de la guerre au Vietnam, démilitarisation avec la Russie, arrêt de la ségrégation, place à la démocratie sociale. Vaste programme que les lobbyings militaro industriels américain, qui hier comme aujourd’hui écrivent l’histoire et fait les présidents, ne sont pas prêt d’accepter. Bobby échappe à plusieurs attentats et embauche Link, qui l’a sauvé du premier pour enquêter sur le complot ayant abouti à l’assassinat de son frère. S’ensuit une enquête dans les tréfonds des structures mi-policières, mi-mafieuses que sont le FBI et la CIA. Link, rattrapé par son passé doit disparaitre, mais non sans continuer la lutte et l’enquête. Sorte de James Bond black, le président le gratifie d’une « licence to kill ». Une fin peu commune d’un roman noir américain.

Un diptyque qui s’attaque au mystère jamais complètement élucidé de l’assassinat de JFK pour proposer une thèse possible en deux tomes à la fi lapidaire mais optimiste, la fin justifiant les moyens.