Un peu plus près des étoiles

On avait laissé Largo et Jarod en mauvaise posture, loin dans le ciel, au sein d’une navette dans laquelle ils avaient manqué périr par manque d’oxygène. Après un début en forme de flashback sur l’enfance de Jarod, qui montre à la fois sa précocité et son goût depuis toujours pour la conquête spatiale on retrouve les deux milliardaires en mauvaise posture, les commandes de la navette ayant été détournées par un groupe d’extrémistes écologistes. Se succèdent alors trois planches fortes qui décrivent, en temps réel, la chute de la navette, vécue par ses occupants. Chaque case est pensée pour faire ressentir au lecteur l’intensité de ces instants où s’égrènent les secondes qui mènent au crash final. Les deux hommes finissent par s’en sortir après quelques péripéties, je vous laisse lire comment. En parallèle se joue aussi une bataille plus sournoise, économique, pour la possession d’une mine de terres rares, sans préoccupation aucune de son impact social et environnemental.

Le titre doit son nom au cercle fermé des cent plus grosses fortunes mondiales, qui réunissent plus de pouvoir, désormais, que la plupart des états. Si ces milliardaires mettaient une partie de leur fortune, non pour partir sur mars ou vivre éternellement, mais au service de l’urgence écologique, cela permettrait d’y faire face à plus court termes et d’en diminuer fortement l’aggravation des effets ; Ceci sans leur enlever le pouvoir de vivre riche. Il y a donc aussi en filigrane, cette orientation nécessaire du business aujourd’hui, pour rendre les entreprises plus responsables de ce qu’elles produisent, des conditions de vie et de travail de leur employés directs et sous-traitants, partout dans le monde (CSRD, devoir de vigilance, double matérialité, etc.) et des impacts sur la biodiversité et les milieux naturels. C’est que propose Largo à son board pour infléchir la Winch Compagnie. A suivre dans les prochains tomes je pense, cela ne se fera pas sans heurts.

Une fin de diptyque menée tambour battant qui mêle aventures à mille à l’heure et une réflexion sur l’impact possible de la richesse et du profit en bien ou en mal sur nos écosystèmes.