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Critique de Les cités obscures #12

par ginevra le mar. 12 déc. 2023 Staff

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Un régal pour les amoureux de la série

C'est dans "L'écho des cités" qu'est évoqué pour la 1e fois le retour du capitaine Nemo à Samarobrive dans un article signé Stanislas Sinclair où est évoquée la possibilité que Nemo ne soit autre que Jules Verne lui-même. Comme mon exemplaire a déjà 30 ans, je dois admirer la constance de Benoît Peeters en tant que scénariste par le respect qu'il a de ses anciens écrits. Et j'ai découvert avec surprise en reprenant ce livre que le Nautilus dessiné par François Schuiten avait de gros yeux dans une partie mécanique, mais qu'un tentacule sortait de l'eau en s'enroulant autour de la jambe de Nemo… détail que je n'avais pas vraiment noté à l'époque.

Donc, cet album s'inscrit parfaitement dans la continuité des Cités Obscures, n'en déplaise à certaines critiques que j'ai pu lire. Pendant la plus grande partie de l'histoire, c'est plus un livre illustré qu'une BD avec cases et bulles. Il y a une page de texte avec un dessin de taille moyenne à gauche faisant face à un dessin en N&B en pleine page rappelant les auteurs du XIXe siècle (cela tombe bien puisque c'est le siècle de Jules Verne). De pages en pages, le texte augmente et le narrateur semble se rappeler de plus en plus de choses en même temps qu'il retrouve "figure humaine". Le scénariste évoque ainsi le retour à la vie d'un homme qui croit s'être appelé Nemo et qui vit dans un Nauti-poulpe. Les dessins montrent l'évolution de l'homme d'un côté et les étapes du voyage de l'autre. Cela m'a évoqué un autre tome de grande taille : "L'archiviste" et ses dessins sans contexte apparent (mais dont on trouve des échos dans les divers tomes).

La fin du tome devient une BD en couleurs avec des cases sagement découpées quand Nemo_Jules Verne retrouve sa maison et commence à écrire "20 000 lieues sous les mers". Puis suit un dossier consacré à un roman retrouvé il y a moins de 50 ans "Paris au XXe siècle" ainsi que quelques pages sur les relations entre Jules Verne et son éditeur Pierre-Jules Hetzel. L'album se clôt sur quelques pages évoquant la sculpture en bronze du Nauti-poulpe qui devrait être installée à Amiens en 2025.

Poulpes ou calmars géants? J'ai relu la partie du roman évoquant l'attaque des céphalopodes (dans le roman, il y en a plusieurs) et Jules Verne utilise plus le mot poulpe que calmar même si le 1e nom donné est "calmar de Bouyer". Et, en plus, j'avoue que Nauti-poulpe sonne mieux que Nauti-calmar.

Un superbe album de cette série mythique dont j'espère bien qu'il ne sera pas le dernier… Il reste des dossiers de l'archiviste dont j'aimerais connaître les tenants et aboutissants.

Un indispensable pour les fans de la série, mais qui risque d'être un peu trop obscur pour de nouveaux lecteurs.

En bref

Un splendide tome d'une série mythique qui montre encore un peu plus l'ancrage dans les univers de Jules Verne voulu par Benoît Peeters. François Schuiten y montre une fois de plus sa maîtrise du N&B dans le style des grands graveurs du XIXe siècle. Une longue rêverie présentée dans un beau livre. À ne pas manquer pour les amateurs de la série.

10
Positif

dessins en N&B superbes

scénario intrigant qui se dévoile petit à petit

dossiers finaux intéressants

Negatif

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