Positiver, positiver, il faut prendre la vie du bon côté

Toujours dans le cadre de sa collection yuri, dont je ne vous ai pas parlé du très beau logo tout doux au passage qui convient à merveille à ce titre, Meian nous propose une gentille romance lycéenne douce et maladroite : Anémone Flamboyante. 

Je dois avouer que j'avais pourtant quelques appréhensions avant de commencer entre la drôle d'expression de l'héroïne et le masque qu'elle porte sur la première couverture du tome 1 et la poitrine exagérée de la seconde qu'on voit bien sur celle du tome 2... Je m'attendais à quelque chose de peut être racoleur et pas à mon goût. Je me suis bien trompée et j'en suis contente !

Série toujours en cours au Japon avec 6 tomes, classé comme seinen par son éditeur Hobunsha à qui on doit des titres comme Au grand air, Le chef de Nobunaga ou les Puella Magi Madoka Magica, celle-ci bénéficie vraiment d'un joli travail éditorial de Meian sur ses couvertures avec ce fond blanc élégant faisant ressortir la finesse et le bel effet rouge métallisé du titre qui rappelle un peu certaines de ces anémones rouges auquel le titre fait référence. 

Le titre est d'ailleurs très bien trouvé car l'anémone dans le langage des fleurs signifie sollicitude, passion, sincérité et persévérance, des adjectif résumant très bien la relation et les sentiments des deux héroïnes de l'histoire, qui nous nous emmener dans un douce romance lente et entêtant, bref un parfait slow burn. Nagisa est entrée dans un autre lycée que celui de ses rêves après avoir raté le concours en aidant une fille malade sur le chemin. Elle a décidé de faire contre fortune bon coeur et de s'adapter, car elle veut toujours voir le bon côté des choses. Mais quelle n'est pas sa surprise de découvrir que celle-ci est sa voisine de classe et que, de constitution faible, elle va devoir s'en occuper.

Le pitch de départ n'a rien d'original. On le trouve dans bon nombre de romance lycéenne en manga. De plus, l'éditeur nous vend le titre comme "un yuri sensuel", je le trouve surtout mignon pour ma part et ce ne sont pas les quelques câlins en tout bien tout honneur que se fond les filles qui changent cela. J'ai au contraire trouvé que nous étions dans une histoire assez douce avec des jeunes filles qui apprennent à se connaître, à devenir amies et à compter l'une sur l'autre. C'était mignon de les voir faire tomber peu à peu les barrières, en se montrant elles-mêmes l'une devant l'autre. Nagisa est plus sur la réserve. Mashiro est plus naturelle et ose faire des "petits caprices" comme ces demandes de câlins mais ça reste tout mignon, contrairement à ce que je croyais en voyant la couverture.

Nous sommes dans une classique romance lycéenne. Celle-ci se déroule essentiellement à l'infirmerie où se retrouve souvent Mashiro, ce qui crée des liens entre elles, Nagisa ayant peur pour elle mais souhaitant lui apprendre à voir la vie du bon côté comme elle. C'est assez mignon et amusant de leur se rapprocher ainsi et former leur petite bulle dans cet univers lycéen fantasmé par l'autrice, qui fait tout pour qu'il soit kawai : des uniformes qu'elle a inventé jusqu'aux rôles qu'elle leur a attribués. Elle confère ainsi une personnalité très masculine à Nagisa, qui est un peu le type intelligent mais malchanceux qui se retrouve là sans le vouloir et ne comprend pas trop les sentiments qu'il développe. Mashiro, elle, est la fille type solaire, enjouée, un peu capricieuse, qui fait tout pour avoir ce qu'elle veut avec ses grands yeux doux et son grand sourire. C'est archi vu et revu mais c'est mignon tout plein, alors ça passe. 

L'autrice nous fait ainsi enchaîner, non pas les situations sensuelles, mais plutôt les scènes mignonnes, de cette demande de câlin à l'infirmerie, en passant par cette volonté de Mashiro à passer les épreuves de sport ou à suivre le rythme de Nagisa lors de leur sortie au cinéma pour se hisser à sa hauteur. Ce sont vraiment des sentiments positifs qui l'animent. Elle ne se laisse pas abattre. Ça reste très très soft entre elles d'ailleurs. Et si ce n'est cette sexualisation à outrance de Nagisa avec sa forte poitrine (ce qui fait bien male gaze au passage...), on n'est pas du tout sur ce que vend l'éditeur et tant mieux pour moi !