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Critique de The Teijo Academy #1

par Tampopo24 le dim. 24 déc. 2023 Staff

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Quand la Bit-Lit d'autrefois rencontre la Dark Romance de nos jours !

Depuis le temps qu'on me parle de l'Omegaverse, je me suis dit qu'il fallait que je découvre cette tendance singulière du Boys Love et The Teijo Academy et ses belles couvertures me semblaient parfaitement adaptés pour cela. Cependant, je crains que ce genre tout droit sorti des Dark Romance ne soit pas trop pour moi...

En effet, il existe un courant dans le Boys Love qui reprend des éléments de l'urban fantasy autrefois appelée Bit-Lit : les Alpha et les Omega. Mis à la sauce Boys Love, cela donne d'étranges relations de domination-soumissions et d'accouplements entre hommes avec enfants à la clé ! Je connaissais en bit-lit et que je m'en suis éloignée par lassitude tant le genre était répétitif. Je le découvre en manga et je ne peux pas dire que j'en sois totalement fan même si je peux comprendre que ça plaise à un certain public averti.

Car pour lire The Teijo Academy, série en cours de 5 tomes au Japon, il vaut mieux savoir vers quoi on se dirige tant les éléments potentiellement toxiques s'enchaînent. Nous sommes dans un univers où il est normal de dominer sexuellement et + , une partie de population et tant pis si c'est de la maltraitance psychologique et physique. On a fait mieux. Heureusement, le propos de l'autrice ne s'arrête pas là et dans les échanges qu'elle propose ici, elle pose un ton bien plus nuancé grâce à des personnages dont on découvre la complexité au fil des chapitres. 

Pour cela, nous suivons Harutaka, qui pour suivre son ancien petit ami va s'inscrire dans la même académie élitiste que lui : Teijo. Une fois sur place, en tant qu'omega, il va devoir se faire sa place, ce qui n'est pas simple dans un lieu rempli de règles tacites plus étranges et singulières les unes que les autres. Sa normalité va vite voler en éclat et il va découvrir que pour s'intégrer là-bas souvent il faut : coucher !

Dans cette espèce d'Hana Yori Dango version Boys Love, l'autrice propose de rencontrer un nouveau quatuor dominant : les 4L (remplaçant les cultissimes F4), qui n'ont rien à leur envier avec leur président qui couche à tout va abusant de son autorité ou ses collègues qui reprennent les mêmes caractéristiques que ceux qu'on connait bien : l'un étant sportif, l'autre porté sur les arts et le dernier bien plus droit dans ses bottes que les autres. C'est vraiment calqué sur le travail de Yoko Kamio. Si la première version vous avez déjà semblée toxique, ce n'est rien comparée à celle-ci . Cependant, il faut avouer qu'il y a aussi quelques petites touches de critique et heureusement, sinon ce ne serait pas lisible. Ainsi, Aoki que nous suivons le plus montre qu'il est capable d'aller contre toutes ces règles tacites toxiques et qu'il ne profite pas en nature de ses avantages mais qu'au contraire il aide les autres. Tsuji, lui, grâce à une mini-histoire annexe, se dévoile plus sensible qu'on pourrait le croire. 

Mais on reste dans un environnement toxique où c'est assez dérangeant de suivre un héros dont le but premier était de suivre aveuglément son ex, pour commencer. Puis qui se retrouve entouré de gens moralement discutables qui ne remettent que peu en cause cet état de fait, à part lui. Heureusement que c'est un personnage qui se bouge et qui apporte par son agitation de menus changement sinon ce serait difficilement acceptable et vite étouffant. J'ai ainsi apprécié de le voir rejeter plusieurs propositions scabreuses, de le voir défendre les faibles ou encore de se battre pour ce qu'il désire. C'est donc un personnage positif qui va faire bouger les choses. Ouf. Son duo avec Aoki est d'ailleurs assez bien trouvé et plus intéressant que celui qu'il forme avec son ex très passif : Nachi.

Cependant nous ne sommes ici qu'aux prémices de ces univers complexes aux nombreuses ramifications. L'autrice nous fait bien comprendre que nous ne sommes que dans un tout petit bout de cet univers et que tout autour de cette Académie, il y a tout un monde tout aussi toxique et corrompu dont les étudiants ne sont que le reflet. Les liens avec leurs anciens membres devenus adultes et les entreprises qu'ils représentent n'en sont qu'un mince exemple. Je reste donc assez curieuse de découvrir l'ampleur de tout cela même si moralement c'est vraiment une lecture qui me dérange, les beaux dessins ne suffisant pas à effacer le malaise causé par l'histoire et ses valeurs. 

En bref

Je voulais découvrir un Omegaverse, c'est fait. Je ne pense pas être le public pour ce genre de Dark Romance trop toxique pour moi. Je reconnais cependant qu'ici nous avons un univers, avec cette Académie et ses nombreuses règles, qui promet bien des surprises. Les personnages sont bien écrits et fouillés, se révélant de plus en plus complexes au fil des chapitres, ce qui permet l'amorce d'une dénonciation du système. Ouf. Cela pourra donc plaire aux amateurs du genre, surtout que les dessins de Fuyu Natsushita sont très beaux.

6
Positif

De beaux dessins

Un univers riche et dense, rempli de règles

Des personnages qui se complexifient au fil des chapitres

Un héros pro-actif qui fait bouger les choses

Negatif

De la Dark Romance toxique

Beaucoup de situations malsaines

Une forte propension au mélo

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