Epopée pirate

Jean-Yves Delitte est un peintre officiel de la Marine Belge. Les ouvrages qu’il publie aux éditions Glénat, les grandes batailles navales ou ici « La Buse » sont l’occasion d’exprimer tout son talent. En effet, ses doubles pages sont de toute beauté ; Là s’entrecroisent la précision des mâtures et des coques, dans le flot agité d’une mer que strie, depuis le ciel, les rayons du soleil ou les jets de pluie.

Ici, un navire anglais échoué sur les récifs donne à voir sa carcasse éventrée près de laquelle quelques survivants s’accrochent à un bout de rocher émergeant des eaux. Puissance des éléments, sauvagerie de la nature, génie des constructeurs maritimes qui ont créé ces voiliers magnifiques, bêtise et appât du gain qui les font utiliser pour des combats vains et sanglants : tout est magnifié sous le trait sûr et vivant de l’auteur.

Pour le pirate « La Buse », après une victoire facile qui lui a permis, avec son complice Taylor, de voler un navire et sa riche cargaison, la suite des évènements semble plus complexe. En effet, les combats en mer ont leur part d’incertitude et des vents contraires pèsent sur les rapines. Ces désagréments remettent en mémoire aux forbans que la Buse a, lui, un immense trésor accumulé, dont le partage mettrait un peu de baume au cœur de tous… sauf à celui du principal intéressé peut-être. La fin annoncée ne peut être que tragique.

Deux tomes superbement illustrés d’aventures de pirates comme on les aime. Dommage de n’avoir pas pris plus de temps, en un troisième tome final par exemple, pour mieux construire la conclusion.