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Critique de Kingdom #69

par Tampopo24 le mar. 23 janv. 2024 Staff

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Requiem à un original

Quel déchirement mais quel déchirement ce tome ! Et en même temps, comment cela aurait pu finir autrement mais que ce fut rude vu l’attachement qui nous avait gagné en quelques tomes à peine.

Le combat entre Riboku et Kanki fait rage. Yasuhisa Hara nous offre une mêlée mortelle entre eux des plus belles et intenses mais terriblement rude. Ce sont des personnalités, deux idéaux, deux façons de faire la guerre et de voir le monde qui s’affrontent. On sent d’emblée que ça ne peut que mal finir car impossible de sortir d’un tel piège qu’on a senti se resserrer autour de nous tout du long. Ettoufant et bluffant !

Qu’est-ce que j’ai aimé l’intensité de ce final dont j’ai vite vu venir le tournant et la fin ! Kanki a vraiment été le genre de personnage que j’ai admirer détester, car à l’inverse de Riboku, encore bien trop lisse pour le moment, il avait une réelle aspérité que l’auteur avait réussi à creuser depuis quelque temps pour en faire tellement plus que « le décapiteur », surnom qu’on lui avait donné. Alors forcément quand on le voit au bout de son projet, perdu, et qu’on voit le soutien qu’il suscite chez ses généraux qui vont si loin pour lui, jusqu’au bout, comment ne pas succomber. Ce fut mon cas. Kanki m’a totalement conquise dans ces derniers mètres et a révélé au grand jour, à l’inverse, le côté creux et superficiel de Riboku, qui comme il le dit n’a que des paroles creuses.

Ce dernier acte désespéré, montre une armée en plein repli, une armée défaite et pourtant une armée qui a su tout montrer et qui restera dans nos mémoires, avec tant d’hommes et de femmes exceptionnels, tant de destins marquants. C’était poignant de voir l’auteur nous montrer ce qu’il se passe quand ça tourne mal et qu’on doit fuir, survivre. Leur désespoir, leur résignateur, leur peur pour leurs camarades laissés derrière, tout nous a pénétré et la scène où Shin retrouve les siens est juste parfaite. Le passage de relais entre les générations, bien que devenant un peu trop récurrente, est également un très beau symbole, surtout ici au vu du projet de Kanki et des hommes et femmes qu’il a rassemblé. Ce fut extrêmement bien pensé avec un dernier sacrifice poignant, tellement bien vu (Ah, Naki !).

La mise en scène de ce moment tragique qui nous conduit pourtant vers l’un des sommets de la série fut assez sobre. Il y a un échange fort. Il y a des scènes puissantes et inoubliables, mais on n’est pas dans la surenchère de violence, juste dans la guerre la plus crue. Et la dernière image qu’on aura de notre général, qui le représente si bien, restera longtemps gravée dans ma mémoire.

Forcément après un tel sommet, la suite en est un peu plus fade, plus convenue. Il faut réfléchir à cette défaite et repartir sur de nouvelles bases. Quand une voie est sans issue, il faut en trouver une autre. C’est ce que propose la seconde partie de ce tome où le souffle retombe mais où l’auteur relance l’intrigue dans une direction intelligente où la guerre seule n’est pas le point de mire. J’ai aimé qu’on vienne nous parler de philosophie de gouvernement et qu’on nous propose ainsi de rencontrer de nouveaux personnages et de nouveaux lieux. La relance est actée.

En bref

Tome peut-être parmi les plus intenses et remarquable de la série, il marque un tournant avec un nouveau bouleversement majeur parfaitement mis en scène ici pour nous saisir et rester ancré en nous. Je craignais cette association, mais Kanki a énormément apporté à l’histoire et l’auteur a parfaitement su gérer ce personnage atypique, offrant à la fois violence et barbarie, mais aussi réflexion philosophique sur notre monde et les violences de tous types qu’on est prêts à accepter. Après une telle intensité, il va falloir que la suie soit à la hauteur !

9
Positif

Une fin de règne parfaite

Un dernier tour de piste intense, émouvant, percutant, à l'image de cet anti-héros

Un homme fabuleux aux liens entre un chef et ses subordonnés, sa famille de coeur

L'intrigue se relance dans une nouvelle direction

Des réflexions intrigantes sur la philosophie politique

Negatif

Un RIboku qui semble de plus en plus creux en comparaison

Une vive perte d'intensité dans la 2e partie

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