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Critique de Raspoutine le patriote #6

par Tampopo24 le mar. 13 févr. 2024 Staff

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Tout ça pour ça ?

Depuis que j’ai commencé cette série, je me demande quand même comment elle a atterri chez nous, car vraiment en dehors du nom du Junji Ito, elle traite d’un sujet tellement pointu concernant la politique japonaise qu’elle est assez absconse à lire, en dehors des quelques fans de diplomatie et histoire internationale qui doivent traîner dans le lectorat et je les crois rare. Ce dernier tome n’aidera d’ailleurs pas vraiment.

Sorte de résumé de l’ensemble de l’enquête, normal puisque nous arrivons au dénouement, il n’éclairera pas plus l’ensemble pour un lecture qui méconnaît totalement ce versant de l’Histoire très récente japonaise. Ce fut donc à nouveau une lecture des plus ardues si on s’en tient au fait et je crois que d’ici quelques jours j’aurai bien vite oublier la majeure partie des faits à part peut-être l’histoire des Territoires du Nord et les relations Russe-Israël parce que c’est d’actualité…

Et ce ne fut malheureusement pas le seul frein. L’auteur offre une narration assez décousue sous forme d’épisodes qui durent 1 à 2 chapitres avant de passer aussi sec au suivant comme si c’était réglé. Or, il présente ainsi des personnages qui semblent clé dans l’affaire mais il les fait disparaître bien trop rapidement. C’est le cas de l’ami intime de Yûki dans ce tome. C’est donc assez difficile de s’attacher à l’histoire dans ces conditions, c’est-à-dire à l’affaire et au procès.

Heureusement, on peut quand même s’appuyer sur autre chose au cours de ce tome pour avoir un petit plaisir de lecture quand même : la relation entre Yûki et le procureur qui a longtemps traité son dossier. C’est leur duo qui depuis le début sous-tend l’histoire et ça se confirme ici. Même si le dessin d’Ito est un peu grossier et joue à contre-temps parfois sur les émotions exprimées, on sent vraiment qu’il s’est passé quelque chose entre eux, qu’ils ont développé une sorte d’admiration réciproque, qu’ils peuvent désormais reconnaître, dans cet affrontement à fleurons mouchetés qu’ils ont mené. Ce fut vraiment pour moi le seul éclairage intéressant dans toute cette histoire : constater à quel point le système judiciaire japonais était vérolé (et je ne dis pas que le nôtre est mieux, je n’en sais rien).

Cependant en dehors de cette relation, je n’ai pas grand-chose à retenir de ce tome que j’ai trouvé au final assez pauvre et vide en nouveauté. J’ai même eu une énorme frustration à l’annonce de la dernière page qui se termine sur un rebondissement (certes attendu) dont on aurait aimé voir la suite et qui coupe ainsi brutalement l’intrigue quant au devenir de Yûki. Je m’attendais au moins à avoir une postface, quelques mots pour expliquer tout ça, rien du tout. Je termine donc la série sur une note fort amère, avec l’impression que seul le nom d’Ito a permis à ce titre abscons et mal goupillé d’atterrir chez nous alors que tant d’autres, parce que ce n’est pas un homme connu derrière, ne sont pas prêts d’arriver T.T

En bref

Beaucoup de questionnements en moi à la fin de cette série qui n’est probablement arrivée chez nous que parce que Junji Ito l’avait dessinée. Quelle est la pertinence de nous offrir une série à l’intrigue aussi obscure pour nous, à la forme aussi maladroite et au dénouement qui prend le lecteur pour un pigeon ? Pourquoi ne pas laisser leur chance à des titres plus qualitatifs, certes sans grand nom derrière, mais avec de réelles qualités. J’en ai marre qu’on publie tout et n’importe quoi sous prétexte qu’un nom est vendeur. C’est le titre de trop pour moi. Et pourtant, j’ai aimé le jeu diplomatique au début, je me suis accrochée à cette histoire contemporaine très nippono-japonaise, mais j’ai vraiment le sentiment qu’on s’est moquée de moi, et quitte à prendre des risques, car il n’a pas dû se vendre beaucoup, j’aurais largement préféré l’un des nombreux titres d’autrices reconnues qu’on ne publie pas « parce que c’est risqué de publier un shojo/josei »… C’était mon petit coup de gueule !

4
Positif

La relation M Yûki - Procureur

Le courage du héros

Negatif

Des dessins maladroits des émotions

Une histoire absconse

Une intrigue trop nippono centrée

Une fin qui se moque du monde. Où est la postface explicative ?

Un titre là uniquement parce que "Junji Ito"

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