Le temps qui passe...

Retrouver Alpha, c’est comme retourner voir une amie de longue date avec qui on est parfaitement à l’aise et donc la seule présence nous suffit. Reposant.

Pourtant ce nouveau tome est l’un des plus mélancolique de la série. Peut-être parce que je sais que la fin approche, je l’ai trouvé encore plus poignant et solitaire, avec un impact encore plus fort lorsqu’on croise d’autres humains, comme si Alpha faisait peu à peu son deuil de cette vie qu’elle a tellement chéri.

Avec la tranquillité qu’on lui connaît, l’auteur s’achemine peu à peu vers la fin et le montre à travers l’avancement inéluctable de l’érosion de cette terre, son dépeuplement et la nostalgie qu’on peut avoir d’autrefois mais également le nouveau plaisir qu’on peut trouver dans ces paysages toujours plus près de la nature. C’est très contemplatif et poétique d’y assister à travers les yeux de chaque personnage qui le voit à sa propre façon.

On apprécie ainsi d’autant plus chaque rencontre, chaque petit moment passé ensemble comme nous le fait comprendre Alpha avec son café qu’elle finit enfin de reconstruire. On y assiste à de tranquille discussion entre elle et Maki, sa future remplaçante (?), elle et le vieux Jin, elle et Coco, ne manque que Takahiro toujours sur les routes. Ce sont des petits moments où le temps semble se suspendre et où on a envie nous aussi de faire une pause pour contempler et s’imprégner des sensations de cet instant.