« Le futur n’est pas l’avenir. »
Dans un temps où le futur est accessible par projection comme dans un rêve collectif qui évolue en fonction des évènements du présent, une jeune fille punk, Chloé, souhaite connaître l’avenir de l’Archipel dans lequel elle vient d’emménager. L’Archipel, c’est un ancien paquebot à la dérive réhabilité en logements sociaux : un container par famille. Mais l’Archipel, dans le futur est détruit et Chloé cherche le point de bascule, elle veut comprendre pour anticiper.
Dans le futur virtuel, Chloé fait de (très) mauvaises rencontres mais elle y croise aussi Tim, une sorte d’ange gardien culturiste très riche qui vit dans le présent dans un espace qu’il pense protégé de la catastrophe climatique. Cette rencontre, cette douceur dans le choc des réalités constitue tout l’intérêt de ce roman graphique.
L’intérêt, c’est aussi les allers-retours entre un présent catastrophique et un futur dénué d’humanité. Dans le présent, la crise climatique majeure fait l’objet de spéculations cyniques par les plus riches, la société est, plus que jamais, inégalitaire, c’est une société de contrôle, de coupures de courants et d’IA compagnons. Le présent de ce monde a comme un air de prophétie pour le nôtre. Ce livre, c’est un peu l’apocalypse et pourtant au cœur de cette absence d’espoir, surgit la poésie de la rencontre, des mots et des couleurs. J’ai beaucoup aimé les couleurs d’ailleurs, elles ressemblent à des aquarelles fluos, elles sont très vives et diluées en même temps.
Les personnages secondaires sont de qualité, même lorsqu’ils sont odieux comme le père de Tim. L’IA assistante, Sabrina, questionne notre rapport aux assistants virtuels et les zonards du futur font froid dans le dos.
Au départ, j’ai eu un peu de mal à suivre l’histoire entre les différentes réalités, les combats et les enjeux mais très vite, j’ai été charmée par la rencontre et l’espoir malgré tout sur fond de chaos.
Une belle rencontre dans une réalité virtuelle prédictive.
En bref
Dans un temps où le futur est accessible par projection comme dans un rêve collectif, Chloé fait des allers-retours entre un présent catastrophique et un futur dénué d’humanité pour connaître l’avenir de l’Archipel où elle vit. C’est un peu l’apocalypse et pourtant au cœur de cette absence d’espoir, surgit la poésie de la rencontre, des mots et des couleurs. A lire pour la rencontre entre Chloé et Tim, pour les personnages secondaires de qualité et pour la projection étrangement déstabilisante.
Positif
rencontre
allers-retours entre présent et réalité virtuelle prédictive
personnages secondaires de qualité
Negatif
un peu dur à suivre au départ
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