Jouer collectif !

Comme pressenti, voici GashBell qui entre dans une toute nouvelle phase de son histoire à un moment assez tôt finalement de son histoire mais qui montre la maîtrise de son auteur du tempo qu’il souhaite donner.

Dans le tome précédent, j’avais trouvé étrange qu’on laisse filer autour d’adversaire, c’était pour mieux préparer le retournement de paradigme qu’on vit ici. Les bribes de révélations et d’informations sur la mythologie de l’histoire qu’on avait eu prennent leur sens ici pour la relancer et nous emmener dans de nouveaux décors, face à de nouveaux adversaires dont la dangerosité augmente encore, comme dans tout bon nekketsu ^^

Au programme, nos héros vont donc s’allier avec les amis qu’ils se sont faits précédemment pour lutter contre la nouvelle menace : celle-ci, un plan ourdi par le fameux Lord, promet de les mettre bien en danger. Plutôt que d’affronter un par un les candidats à la tête de l’Enfer, ce qu’on fait depuis le début mais qui aurait pu commencer à lasser le lecteur, on se dirige maintenant vers des affrontements en groupe, dans un lieu mystérieux, en mode donjon de RPG, où les adversaires sont multiples et variés. Caractéristique supplémentaire, ce ne sont plus les ennemis du début ou plutôt pas seulement eux, grâce à un tour de passe passe, on les voit rejoint par la génération précédente de candidats, relevée de ses cendres. Surprises !

Je dois avouer que j’ai aimé qu’on vienne rompre un peu le train train quotidien de l’oeuvre à ce stade, car si l’auteur était toujours des plus original pour imaginer des adversaires surréalistes à Gash, ce côté un contre un était en passe de me lasser. Ici, on a désormais un affrontement de groupe où tous ensemble ils vont se liguer pour lutter contre une menace plus grande, plus folle, plus égoïste encore, qui garde en prime sa part de mystère quant à celui ou celle réellement aux manettes, malgré la petite révélation de ce tome, qui pour moi en cache une plus grande encore.

Narrativement, l’auteur se fait plaisir. A la place des duels impliquant 4 personnes, ce sont des combats bien plus importants, avec donc une autre stratégie, une autre mise en scène et où il est important de savoir utiliser les atouts de chacun. C’est assez bien fichu, ça change mais ça reste dynamique et l’humour est toujours bien présent. Peut-être un peu trop d’ailleurs parfois, car il repose sans cesse sur les mêmes blagues et à un moment qui se veut plus lourd et dramatique, ça tombe un peu à côté. Reste qu’on prend plaisir à redécouvrir les pouvoirs de Gash et consorts en contexte. On aime en découvrir de nouveaux avec leurs adversaires. Ceux-ci sont peut-être un poil trop désincarnés pour moi, même si c’est leur caractérisation propre, donc une volonté assumée de l’auteur. L’intrigue en tout cas est relancée.